jeudi 23 janvier 2025

Le miroir de feu





Un jour, Johnny traversa un miroir de feu, exploit qu’il devait à une enfance tourmentée et placée sous le joug de la scène, guitare et costume de Davy Crockett porté avec élégance.

Comme les tigres à qui l’on imposait de franchir des cercles enflammés, Johnny au cœur fauve se sentait envahi par la flamme sacrée qui éclaterait dans la chanson Allumer le feu.

J’aurais pu être un enfant épanoui se disait-il en répondant aux questions de ses filles Jade et Joy mais, en définitive, je ne regrette rien comme le chantait Édith Piaf, petite robe noire et mince croix en or en hommage à Sainte Thérèse qui lui avait rendu la vue dans son enfance : ses « tantes », pensionnaires d’une maison close gérée par la sœur de sa mère s’étaient cotisées pour l’emmener à Lisieux afin de prier la sainte de la guérir de sa cécité.

Nos destinées ont été étranges et placées sous le signe du miracle pensa Johnny et après un dernier signe de croix, il franchit le miroir de feu en chantant Je ne regrette rien !

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