La harpe des dieux
Venue d’on ne sait où, une mélodie celtique s’est imposée à
moi et c’est dans cette atmosphère céleste qu’un prince, vêtu de lin blanc, a
pincé amoureusement les cordes de l’instrument destiné aux fées et aux anges.
Douce dame jolie, ainsi commençait le chant de Guillaume de
Machaut puis c’était un chapelet d’éloges langoureux et fluides, explorant avec
tendresse la carte des charmes inégalés de celle que l’on ne verra qu’une fois
et que l’on célèbre avec l’amour de la Nature si chère à Rousseau.
Les dames d’amour avaient ceci de particulier qu’elles
semblaient n’avoir été mises au monde que pour aimer et c’est cette étrange
destinée qui a prévalu pendant tant d’années.
Mais un vent de liberté a soufflé sur le Val sans Retour et le
combat de morgane et de Viviane fut sans merci jusqu’à ce que Merlin se laisse
enfermer dans un tombeau de verre, ne laissant fuiter que des notes
enchanteresses, captées par les Druides avec ferveur.
Et ce sont ces notes divines qui ont composé les mélodies
égrenées avec maîtrise par un grand prêtre de l’amour, vêtu de lin blanc, brodé
de pavots d’or pour capter l’âme des Belles, égarées dans les labyrinthes d’une
liberté sans âme et sans joie.
Que le quadrille des amants se forme, au son d’une harpe
divine, égrenant sans relâche un doux chant d’amour courtois, profond et, si l’on
peut dire, éternel comme les vagues de l’océan !
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