La victoire en
chantant
Sur un air de mazurka, le prince de la Vézère se faufila
sous la courtepointe de la princesse Eglantine qu’il rêvait de voir régner à
ses côtés, dans sa grotte aménagée en palais.
Il retint son souffle pour ne pas réveiller la belle
endormie et tâcha de lui envoyer des rêves où il apparaîtrait dans toute sa
gloire puis il finit par s’endormir.
Au réveil, ils partageaient un lit floral dans ce palais
fluvial, près de la belle rivière argentée où se baignaient naïades et poissons
aux écailles d’or.
La princesse Eglantine fut très étonnée d’avoir été enlevée
dans son sommeil mais le prince de la Vézère était si beau, dépassant même ses
rêves les plus fous, qu’elle manifesta une courte bouderie de bon ton puis elle
se laissa choyer par de jolies fées qui lui apportèrent un petit déjeuner
savoureux et floral. Enfin on l’aida à revêtir une tenue de rêve où primait la
dentelle sur un tissu agréable à porter, souple et frais.
Couronnée de fleurs, elle était la plus belle des princesses
et c’est alors que le prince, en tenue d’apparat, lui adressa une demande en
mariage en bonne et due forme.
Eglantine lui donna bien volontiers sa main à baiser et le
prince profita de ce moment intime pour sceller l’union d’un anneau d’or serti
des plus belles pierres de sa rivière qui coulait en frémissant sur des galets
encore poudrés d’or.
On prépara des fêtes magnifiques où les barques fleuries
abondaient, transportant des passagers
joliment vêtus.
Des chants fusaient de partout, glorifiant la beauté des
rivières, de Schubert aux mélodies populaires et les divinités fluviales
manifestaient leur joie en accomplissant d’improbables acrobaties.
Ce furent des journées enchantées puis chacun se fit discret
pour laisser au couple princier l’intimité nécessaire à la conception d’un bel
enfant qui porterait un jour la couronne de la rivière aux reflets d’argent.
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