Le vaisseau de la nuit
Avec sa figure de proue romantique et audacieuse, fendant
les flots à la manière des pirates, le voilier de la nuit nous emmène vers des
terres inconnues, îles habitées par les oiseaux et tapissées de fleurs,
continents inconnus qui avaient échappé aux Conquistadores.
Ces îles d’or oubliées ou rêvées, je les foule d’un pied
léger sur la mousse des bois et dans la première clairière venue, je sors de ma
besace, mon écritoire, mes plumes, mes encriers turquoise et des parchemins
nacrés.
J’écris, je dessine, en un
mot, je concrétise les doux rêves de la nuit et j’imagine qu’il se
trouvera un adepte de mon mode de vie, entièrement voué à la féerie.
Rousseau disait de celui qui avait cru un homme disant :
« ceci est à moi, c’est ma propriété » qu’il était bien naïf !
De même, je pense que celui qui a décrété que l’existence d’un
monde rationnel était la seule digne d’être vécue, est tout aussi prêt à
plonger dans un univers où les chiffres sont rois et imposent un rythme
infernal à l’humanité.
Le vaisseau de la nuit vogue sur des mers dénuées de
substances nocives qui les vouent à la mort et nous emporte, en une trouée
magique, dans un monde parallèle où règnent les fleurs et les oiseaux.
Il est dirigé par des enfants à la parole directe et sage
pour nous montrer la voie d’un univers resplendissant de beauté.
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