Au temps où les naïades peuplaient
les rivières, les galets charriaient de l’or que l’on recueillait pour
en faire des bijoux ou des statues sacrées. Puis un vent de folie chassa ces
splendides divinités de notre pays et l’on pratiqua l’orpaillage avec de solides tamis qui pulvérisèrent l’or
dormant à valeur artistique pour l’offrir à des dieux du commerce sans foi ni
loi.
Notre beau pays subit les dommages qu’avait connus le
Nouveau Monde, mis à mal par les conquistadores, à l’exception des crimes.
On mourut à petit feu chez nous et des générations de
Jacquou le Croquant se nourrirent de pain de fougères, faute de pouvoir s’alimenter
de manière convenable.
La révolution balaya certains nobles arrogants mais il en
resta suffisamment pour faire renaître les instincts de domination et d’arrogance
égoïste de suzerains sans cœur.
On espère aujourd’hui que les naïades viendront de nouveau
réguler le cours argenté des rivières mais hélas, des chevaliers d’industrie
prirent le pas sur les nobles d’antan, utilisant les eaux fluviales comme
déversoirs et c’est un combat incessant, de nos jours, entre les champions de
la planète, reconnaissables à leurs couronnes de fleurs et les valets d’industrie,
piètres émules du dieu forgeron Héphaïstos qui façonnait et ciselait des
boucliers et des armes pour que les héros partent conquérir les mondes.
Naïades, mes amies, je vous ai cherchées en vain sur les
rives des canaux nordiques et j’ai tant pleuré que je pouvais espérer que
renaissent de mes larmes, ces divinités si nécessaires à l’harmonie de notre
monde !
Naïades, ô naïades, je vous en supplie, revenez !
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