A la recherche d’un globe cristallin destiné à protéger sa
rose, unique et si belle, le petit prince parcourut les mondes stellaires,
glanant çà et là les pétales étoilés de planètes en danger d’explosion.
Il finit par arriver dans une vallée où fleurissaient des
roses sans égales, parfumées et si resplendissantes qu’aucune femme ne pût leur
être comparée.
Il s’en trouva une, pourtant, en jupon de flanelle et caraco
de soie rouge, aux longs cheveux épars.
« Etes-vous une princesse ou une fée ? » lui demanda
le petit prince mais la belle enfant se mit à rire en montrant de jolies dents
perlées : « ni l’une ni l’autre, mon prince, je ne suis qu’une
bergère et à cette heure, je dois aller chercher mon troupeau » et elle s’en
fut, d’un pas si léger qu’on eût dit une chevrière, digne de Trianon.
Le prince profita d’un vol d’oies sauvages pour partir vers
d’autres cieux et c’est au moment précis où il croyait s’être perdu qu’il
arriva tout étourdi, sur sa planète ; et là, l’attendait le globe de
cristal qu’il avait en vain cherché partout.
Il en coiffa sa reine, sa rose pure, façonnée dans les
larmes gélifiées de l’aurore et il vécut à ses côtés un amour immense et
éternel.
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