Au bonheur des Fées
La forêt de Brocéliande bruissait du renouveau qui s’installait
dans les feuillages sous l’impulsion de dame Hortensia et de sa cour de la
Table Ronde.
Une visiteuse assidue, Laura de Beauregard venait la
seconder lorsqu’une décision lourde de sens s’imposait à tous.
Ces dames étaient très respectées en Brocéliande et dans
toute la Bretagne qui devenait le refuge évident des oiseaux, des voiliers, des
marins et des chevaliers qui erraient en quête d’aventures.
De nombreux postulants aux fauteuils libres de la Table
Ronde, notamment celui du Fauteuil Périlleux, se présentaient avec espoir et
chaque fois, s’ils n’étaient pas désignés tout de suite, du fait de la maladie
ou d’une absence d’un chevalier dont le nom s’inscrivait sur le dossier du
fauteuil, ils avaient une place assurée dans un lieu résidentiel très
confortable où l’on mettait à leur disposition les privilèges de la cour.
Célio, à Venise, avait sélectionné de preux chevaliers pour
sa table ronde vénitienne et chacun avait à cœur de veiller à ce que la cité
éternelle le demeure à tout jamais.
Laura qui n’avait pas oublié ses amours occitanes eut l’idée
de créer une table ronde en ces lieux magiques que sont Monségur et sa campagne
environnante.
Retrouvant son dynamisme d’antan, elle leva une escorte et
ils partirent un beau matin dans l’espoir de créer un lieu d’anthologie pour
perpétuer la mémoire des chevaliers morts pour l’Occitanie.
Pendant ce temps, les affaires allaient bon train à
Tréhorenteuc et l’abbaye de Timadeuc devenait de plus en plus prospère grâce à
l’approvisionnement régulier en fromages, fruits et légumes et confiseries
diverses qui provenaient de leurs ateliers.
Des jeunes gens se rendaient souvent à la fontaine de
Barenton ou autres lieux magiques en espérant y trouver l’âme-sœur qui
deviendrait le centre de leur vie.
C’est ainsi que Damoiselle Laudine et le duc de Bretagne, Alain
le conquérant se trouvèrent un beau soir près du val-sans-retour, dans les
méandres fleuris de la lande.
« Dame de beauté, ô ma Reine, je voudrais que vous
soyez à mes côtés pour le reste de mes jours car je sens mon cœur palpiter et
prêt à s’envoler vers les hautes sphères spirituelles lorsque je vous
contemple.
Je suis duc mais je souhaiterais être un roi pour déposer ma
couronne à vos pieds.
Offrez moi votre main, par pitié car je mourrai si vous n’êtes
pas mienne ».
Ces paroles émurent la demoiselle et elle consentit, dans un
premier temps, à marcher aux côtés de ce duc, si gentil et si animé de tendres
pensées à son égard.
Le duc fit ensuite monter la belle dans son carrosse et ils
partirent pour son duché afin d’y faire plus ample connaissance.
Ce fut une belle rencontre et lorsque les cloches sonnèrent
à toutes volées, chacun sentit sa poitrine se gonfler d’un juste orgueil et fut
heureux que de si belles noces aient pu trouver leur point d’aurore en ces
lieux féeriques du val-sans-retour qui avaient retrouvé tout le mystère de leur
naissance depuis le départ de la redoutable fée Morgane et de ses enchantements
maléfiques.
De nombreuses petites fées et des lutins facétieux hantèrent
à nouveau cette forêt dotée de mille charmes et des histoires de rencontres et
d’amour mises en œuvre par ces petits êtres dotés de pouvoirs magiques
naquirent parmi les feuillages qui colportèrent avec l’aide des passereaux et
des colombes de merveilleux moments de l’histoire humaine.
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