La Table Ronde des Temps Nouveaux
L’annonce d’une Table Ronde, originale et portant une
facture moderne puisque sa dirigeante, destinée à siéger à la place d’honneur
était une jeune femme, Hortensia d’ Amboise qui préféra prendre le nom de
Tréhorenteuc pour souligner ses racines celtiques.
Par ailleurs il n’était plus question de partir à la
recherche du Saint Graal puisque ce saint calice avait été offert à Hortensia
par une puissance féerique émanant du Miroir aux Fées.
Cette pièce inestimable serait posée au milieu de la Table
Ronde et on veillerait à ce que personne ne s’en empare.
Des gardiens du Saint Graal furent nommés et l’on installa
près du palais, des bâtiments réservés au personnel et aux gardiens de la
sécurité générale.
Dame Laura de Beauregard envoya plusieurs chevaliers
appartenant à son escorte personnelle car en amoureuse de Brocéliande, elle
voulait y avoir sa part.
Hortensia fut enchantée de cette collaboration : elle
pourrait désormais compter sur l’aide précieuse de cette grande dame en cas de
besoin.
Il ne restait plus qu’à composer l’assemblée siégeant à la
noble table : chaque chevalier ou dame de haut rang verrait son nom gravé
sur le dossier du fauteuil qui lui était réservé selon les traditions
ancestrales.
Hortensia siègerait à la place d’honneur et elle aurait à
ses côtés son frère Arthur d’ Amboise et Célio, le jeune vénitien qui avait
offert à l’assemblée son aide assortie de cadeaux précieux dont un splendide
miroir qui faisait l’admiration de tous.
Seraient placés de part et d’autre de ce trio magique, Anna,
la merveilleuse conteuse qui connaissait toutes les légendes de la forêt
mythique, Armand, extraordinaire voltigeur en arts équestres, Floriane, la
pâtissière aux recettes savoureuses parlant aux gourmets dans une explosion de
saveurs symphoniques, Ange qui semblait être né, un dé d’or à la main tant ses
créations de haute couture étaient originales et poétiques, Bella la
mathématicienne qui composait et résolvait des équations dignes d’avoir été
engendrées par l’enchanteur Merlin.
Il restait des places à pourvoir et des chevaliers venus de
toute l’Europe firent le déplacement, rêvant d’appartenir à la noble compagnie.
Ne voulant pas s’en faire des ennemis, Hortensia les engagea
tous, en chevaliers de secours : elle pensait avec sagesse que la maladie
pouvait frapper les détenteurs du fauteuil convoité. Des destinées contraires
étaient aussi à envisager, c’est pourquoi cette précaution fut admirée par
tous.
Pour les fauteuils vacants, de concert avec ses chevaliers,
elle choisit la belle Guenièvre de Tréhorenteuc, ainsi prénommée par sa mère
qui était une adepte des romans de Chrétien de Troyes.
Furent également retenus Lancelot des Merveilles dont la
beauté et la justesse des arts chevaleresques rappelaient la figure centrale de
la Table Ronde initiale, Briac de Kenmare, venu d’Irlande et l’extraordinaire
Duncan d’Aberdeen qui enchanta tout le monde par sa façon virile de jouer de la
cornemuse et ses kilts flamboyants.
La première réunion connut une audience quasi sacrée car le
thème du jour était d’une impérieuse nécessité : il s’agissait de
préserver la forêt d’incendies d’origine criminelle et de sauvegarder le site
du Val-sans-Retour et de la forêt de Brocéliande tant aimée.
Le bruit courut que tout allait, à présent, connaître l’ordre
et la beauté et les fées de la forêt ainsi que les lutins s’en réjouirent au
premier chef car la préservation de leur chère forêt était leur unique
préoccupation.
La paix régna dans la forêt et chacun eut l’impression que
le beau temps de la Table Ronde était de retour.
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