Le Val-sans-Retour
De retour dans son fief reposant sur les sortilèges, la fée
Morgane laissa libre cours à ses accès de fureur.
Les dragons ailés de ses yeux flamboyants mirent le feu à
des hêtres centenaires et des fées salutaires, protégées par des libellules du
Miroir aux fées , dispensèrent des recours aquatiques, redonnant vie et sève
aux arbres atteints par les flammes.
Morgane voulut sombrer dans l’oubli et pour ce faire, elle
fuma de l’opium et trouva bientôt un nirvana factice, libérant ainsi les
chevaliers qu’elle maintenait sous sa coupe.
Guidés par l’intrépide Mériadec, ils s’enfuirent de ces
lieux maudits et se regroupèrent dans la forêt, à proximité de la fontaine de
Barenton afin de s’y ressourcer et de faire appel au chevalier noir qui
défendait le site sacré.
Protégés par un buisson de houx, ils s’endormirent, trouvant
enfin un peu de paix et d’espoir.
Une escorte dirigée par Dylan, le chevalier blanc, les
trouva endormis et si fatigués de par leur esclavage que Dylan demanda à un
voltigeur de ramener des calèches et des carrosses pour les emmener
provisoirement au château.
Ainsi fut fait et chacun, à Beauregard, eut à cœur de faire
oublier les tourments endurés par ces braves, asservis par des potions magiques
et des mauvais traitements.
Dame Yveline reconnut le chevalier qui avait contribué à son
évasion en dessinant une fresque représentant son château avant qu’il ne soit
pris et incendié et elle se promit de le questionner sur ce choix lorsqu’il
serait en état de répondre à des questions touchant à son passé.
Lorsqu’elle se réveilla, Morgane entra en fureur en
constatant l’évasion de ses prisonniers qu’elle considérait comme des jouets.
Décidée à en finir avec ce val qui ne méritait plus son
épithète de « sans retour », elle voulut disparaître.
Elle dispensa des nuages de brumes et partit en emportant
tous ses trésors en se jurant de trouver une terre plus propice à la magie.
Le Val-sans-Retour retrouva une paix féerique et poétique et
les bardes vinrent l’occuper pour l’enchanter de leurs chansons, éternel moment
de poésie que d’aucuns viendraient écouter pour se recueillir dans une ambiance
digne des Celtes, créateurs de ces lieux enchanteurs.
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