Hortensia
Céleste mit au monde une ravissante petite fille. Elle
semblait être née pour porter la coiffe bretonne. Afin de magnifier la région
qui l’avait vu naître, Céleste souhaita qu’on la prénomme Hortensia, choix qui
fut retenu par son époux, toujours amoureux de son épouse.
Avec son accord renouvelé, elle fit venir de Tréhorenteuc
une jeune fille pour la seconder dans l’éducation de l’enfant.
C’est ainsi que Camélia vint au château d’Amboise et qu’elle
introduisit dans les cuisines les recettes célèbres de la galette de sarrasin,
les crêpes fines, le kouign-amann et le kig a Farz qui connut l’adhésion de
tous.
La petite Hortensia grandit en sagesse et en beauté et elle
se singularisa dans la connaissance des oiseaux. Elle n’avait pas son pareil
pour imiter leur chant et elle se plaisait à les observer dans le parc du
château.
Elle refusa qu’on lui offre une volière car disait-elle, les
oiseaux sont faits pour vivre en liberté.
Son amour des oiseaux devint célèbre aux alentours et on la
considéra comme une sainte, émule de Saint François d’Assise.
Céleste offrit au chevalier un second enfant, un petit
garçon, robuste et parfait quant à la délicatesse des traits et on le prénomma
Arthur, en référence au roi breton qui régenta la terre de Brocéliande.
Vinrent ensuite Louis, Jean et une délicieuse enfant qui fut
prénommée Clotilde en souvenir de la dame qui offrit aux Francs les coutumes
chrétiennes qui s’imposèrent à son époux lors d’une bataille fameuse.
Selon la légende, Clovis qui était en train de perdre une
bataille essentielle pour la paix du royaume adressa une supplique : Dieu
de Clotilde, si tu m’accordes la victoire, je jure de me convertir à ta
religion.
Ainsi fut fait et Clovis reçut un couronnement à Reims, ce
qui fut le début d’une longue tradition.
Afin de se consacrer pleinement à l’éducation de tous ces
enfants, Céleste eut l’idée d’envoyer momentanément Hortensia en terre de
Brocéliande, ce qu’accepta l’heureux père d’une lignée fabuleuse.
On prépara une jolie calèche pour Camélia et sa filleule
Hortensia. Des dames de compagnie et des serviteurs suivaient dans un autre
attelage avec des provisions de bouche et de multiples cadeaux destinés aux
habitants de Tréhorenteuc où les attendait une maison rénovée avec des
appartements attenant à l’édifice principal.
Hortensia fut enchantée de découvrir ce charmant village et
les chants jaillirent spontanément de ses lèvres, ce qui fut un appel des
roitelets, mésanges et rossignols qui vivaient aux alentours.
Lorsqu’elle se fut accoutumée à sa nouvelle vie placée sous
le signe de la campagne et de ses enchantements, elle exprima le désir de se
rendre au miroir aux fées où, disait sa mère, elle avait rencontré son père, le
chevalier Philippe d’Amboise.
Hortensia avait appris à broder et elle emporta le
nécessaire luxueux que sa mère lui avait offert pour ses dix ans et elle partit
d’un bon pas vers cet endroit mythique, suivie par sa nourrice fidèle et un
couple de serviteurs.
Il faisait beau et par chance, des libellules volaient
gracieusement au-dessus de la pièce d’eau qui faisait la fierté des amoureux du
val-sans-retour.
Hortensia se mit à chanter et une nuée d’oiseaux, des
passereaux l’accompagnèrent mélodieusement.
Cette première journée fut si fabuleuse qu’Hortensia se jura
de revenir pour trouver à son tour la clef de son destin.
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