La journée des amours
Illuminée par la douce rêverie des poètes, parfois cruels
dans leur manière d’aborder la passion, tel Pablo Neruda dans Vingt poèmes d’amour
et une chanson désespérée, démontrant qu’après les étreintes il existe un
désamour inexorable, illuminée disais-je, dans une thématique rimbaldienne tout
aussi cruelle dans Les réparties de Nina, je demeure pensive.
La quête de l’amour demeure, à mes yeux, celle qui s’apparenta,
à l’époque du Fin Amor ou de l’amour courtois, à la recherche du Saint Graal
qui peut donner au monde la clef divine de la paix spirituelle.
J’ai constaté, avec un certain amusement, que des personnes
cherchaient matériellement la clef après avoir lu l’inscription écrite sur la
porte de l’église de Tréhorenteuc : « la clef est en dedans ».
Cet avertissement était destiné aux profanes qui avaient
besoin d’ouvrir leur cœur aux arcanes de l’amour.
Dans notre pays, il existe une journée consacrée à tous les
thèmes universels, la lutte contre l’esclavage, la faim, les violences faites
aux femmes, le travail, la femme, …je stoppe la liste à dessein, notant qu’il n’existe
pas, à ma connaissance, de journée de l’amour.
Est-ce à dire que la journée de la femme serait aussi celle
de l’amour ?
Si j’étais un homme, je protesterais car, à l’exception des
libertins, des rationalistes, des idéologues ou des personnes hermétiques à l’amour,
il n’est de plus fervent serviteur des passions que les hommes, parfois prêts à
se perdre comme les héros stendhaliens pour rester à l’aune de leur cœur battant
la chamade ou conquérant de l’inaccessible beauté mise sur un piédestal ou
errant, livre ou broderie à la main, dans les méandres mystérieux des jardins d’amour,
conçus à l’époque médiévale comme un dédale obligatoire pour l’amant éperdu.
J’aime lire et écouter les chants d’amour de toutes sortes,
notamment ceux de Guillaume Apollinaire qui fut le chantre parfait de ces
amours qui naissent, fleurissent et se meurent, à la manière des roses.
Enfant, je me désespérais d’assister à la mort apparente des
roses et je recueillais les pétales tombés en espérant sauver ces fleurs du
désastre.
J’ignorais alors ces paroles magiques : « Tu ne
me chercherais pas si tu ne m’avais pas déjà trouvé » qui conduisent
à la sagesse et à la sublimation de ce don inestimable qui consiste à aimer !
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