Au royaume des fleurs,
il y avait une charmille composée, selon la saison et le goût des maîtres
jardiniers, de mimosas, de magnolias, de buissons ardents où se perchaient les
chardonnerets avant de construire leurs nids, de clématites, de chèvrefeuilles
et de camélias.
La reine des fleurs
dont les robes reflétaient ses états d’âme entretenus par les poètes du royaume
apparaissait comme la plus belle de toutes les productions florales du monde.
Après avoir lu de
belles légendes africaines, elle avait décidé de boire du lait et de la bière
de sorgho pour accompagner des filets de volailles marinés dans un jus
d’oranges qui provenait de l’orangeraie du royaume. Cette orangeraie était sa
fierté. Elle s’y promenait quotidiennement, faisant des pauses sous la pergola
installée au plein cœur de ces arbres odorants. Elle lisait des œuvres d’Albert
Camus dont une l’enchantait particulièrement. Il s’agissait de l’Été. En lisant ces pages, elle croyait sentir le parfum des
amandiers et sentait sur ses lèvres le goût salé de la mer. Fermant les yeux,
elle embarquait sur un voilier pour de fabuleux voyages.
Les chats couraient
autour d’elle, rivalisant de charme. Les uns, angora, se cachaient car ils
n’aimaient guère être caressés, les autres, plus ordinaires appréciaient les
gentilles attentions à leur égard, prêts à s’échapper pour de belles escapades.
Les promenades de la reine consistaient à explorer les confins de son petit
royaume où des ruches productives offraient des promesses de miel.
Et puis un jour, il
s’éleva une forte tempête qui détruisit le bel équilibre du royaume, jetant à
bas charmilles, arbres à fleurs et à papillons, orangeraie et ruchers. La reine
elle-même disparut pour se rendre sans doute sous des cieux plus hospitaliers.
Plus de fleurs, plus
de livres, plus d’oiseaux, plus de royaume enchanteur… J’ai tâché de
reconstituer l’ambiance de cet Éden perdu.
Retrouvez-le, en lisant mes livres, Mais où sont les
roses d’antan ? notamment !
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