Il est au fond de
notre cœur, le prince des Princes, le Prince Roi à nul autre pareil et c’est
une pitié que de le laisser dans l’ombre, sans aucune chance de voir le jour.
Ce prince, il a un nom
et en le prononçant, les femmes retrouvent le goût de miel et le parfum
oriental de son être
inestimable car il s’agit
de celui qui laissa s’approcher une femme aux long cheveux et l’enduire d’encens,
le Christ.
Ce nom sonne comme un
cri de triomphe, celui du bien contre le mal étouffé par des oiseaux nocturnes,
aux griffes diaboliques.
Et autour de cet
archétype divin, gravitent tous les princes qui ont reçu un éclat de soleil du
berger céleste, à commencer par David qui tua Goliath, Joseph, trahi par ses
frères mais sauveur d’Israël après avoir été recueilli par Pharaon, Samson
trahi par Dalila qui, devenu aveugle, fit s’écrouler le palais dont il était
devenu l’esclave, tirant une meule comme un animal sous la morsure du fouet. Tous
ces princes, ces héros, je les ai imaginés tandis qu’une vieille dame, amie de
mes parents, égrenait les pages au fil de son humeur, lisant et commentant les
passages qui l’avaient inspirée en ces moments où le temps s’arrêtait.
Je n’ai pas reçu d’éducation
religieuse mais j’ai entendu la voix du livre des livres et ne l’ai jamais
oubliée.
Par la suite, au
lycée, j’ai fait la connaissance des dieux et des demi-dieux au panthéon
desquels je place Achille qui me rappelait un peu mon frère, Hector, mon
préféré dont je déplorais la fin tragique, Ulysse le rusé qui connut mille
tourments avant de revenir dans ses foyers puis j’appris à aimer les poètes, à
commencer par Charles d’Orléans pour finir par l’ange déchu, Rimbaud.
J’ai beaucoup aimé
Louis Aragon et les princes venus de loin, à commencer par les Rois Mages qui
me semblent symboliser l’amour et l’entente de l’Europe et de l’Afrique, mon
rêve !
J’aime aussi
passionnément ces princes de tous les jours qui reviennent des champs, harassés
et courbés, ces princes du quotidien dont l’unique souci consiste à nourrir et
vêtir leur famille. Lorsqu’ils arrivent dans leur foyer, il se peut qu’ils
croisent seulement leur femme partie travailler également pour arrondir leur
pécule.
Alors tous ces princes qui n’ont pas la beauté du
modèle divin, je les salue et je les aime comme des frères et je salue le
soutien de Sainte Claire accompagnant Saint François d’Assise, environné par
les oiseaux, décidé à reconstruire l’Église
des cieux.
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