Sur les ailes du vent,
elle est venue, cette diaphane apparition, emportée par les zéphyrs. Elle s’est
réfugiée dans une île, au milieu d’un grand lac et elle a attendu patiemment qu’il
arrive, celui qui porte en son cœur un peu de son âme.
Les pieds serrés dans
des sandales aux semelles dorées, le prince, svelte et beau, une lyre à la
main, chante la beauté de celle dont il attend la venue, rose et fraîche comme
une fleur glorieuse, aux yeux d’azur, à la peau si douce que l’on croirait
froisser de la soie en la touchant juste du bout des doigts.
Lové dans un fauteuil
de roseaux tressés, le prince dessine, écrit des poèmes, compose des chansons
pour célébrer sa belle. Les cygnes l’entourent et lui offrent la douceur de
leurs plumes disposées en éventails.
Notre rêveur ferme un
peu les yeux pour se retirer dans le monde enchanteur qu’il a créé à son image
et soudain elle est là, la belle d’entre les belles au sourire d’enfant et au
corps dont les courbes incitent à l’amour. Elle est vêtue de manière si légère
qu’elle en semble presque nue.
C’est alors qu’un
cortège de tourterelles la protège en lui offrant un manteau aérien formé de
mille petites plumes assemblées et cousues par de petits êtres magiciens. Ainsi
couverte, la femme de ses rêves s’approche du prince et le caresse délicatement
de sa chevelure soyeuse et ondulée.
Amoureusement enlacés,
le prince et sa belle s’unissent sur une couche de fougères embellie de fleurs
qui forment un duvet parfumé. Ils sont protégés par des cercles concentriques d’oiseaux
décidés à empêcher les intrus de rompre leur union si parfaite en un paysage
charmant, propice aux noces veloutées des éternels amants.
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