Mésanges,
chardonnerets, rouge-gorge et rossignols décidèrent d’un commun accord d’organiser
le grand bal des oiseaux.
Il y a le bal des
débutantes à Paris, le bal dédié à Johann Strauss à Vienne, il y aura le bal
des oiseaux dans un lieu qui reste à définir en notre ciel dit le rouge-gorge,
fier de sa poitrine écarlate.
Moi, dit la mésange,
on me donne souvent le joli nom d’oiseau bleu, on imagine que je suis liée aux
billets d’amour, j’accompagne la plume de Pierrot, je propose donc d’écrire les
invitations sur le parchemin des anges avec la plume de la colombe.
Naturellement ma voix
sera prépondérante dit le rossignol avec une certaine arrogance, sans moi, pas
d’amour possible ! De ce bal, je serai le roi.
Pardon dit le
chardonneret mais cette place royale me revient. Je dois ce rang à mon habitude
de me poser sur un buisson épineux, symbole de la couronne d’épines de Notre
Seigneur. Sur les toiles de Maître, il y a souvent un oiseau présent dans les
Nativités, et c’est un chardonneret, afin d’évoquer le supplice final.
Ce n’est pas un bal
sacré, dirent les trois oiseaux mais nous acceptons de t’accorder la présidence
de nos festivités.
Bien dit, s’écria un
chat qui s’était caché dans les buissons. Moi, je ne revendique rien, si ce n’est
le droit et le devoir de faire voler vos plumes.
Mais à ce moment,
tragique s’il en est, une volée d’aiglons fondit sur l’animal à fourrure qui s’enfuit
en son foyer, quémandant les caresses de celle qui lui offrait bolées de lait
frais et croquettes moelleuses.
Penauds et déçus de ce
final inattendu, nos quatre amis décidèrent à l’unisson que, leur espace vital
étant si limité, il serait préférable d’improviser le bal dans les meilleurs
délais.
Comptez sur nous,
dirent les aiglons. Nos ancêtres ont protégé le Roi de Rome, surnommé l’Aiglon.
Nous avons l’habitude de la garde rapprochée. Prenez votre temps. Écrivez vos lettres d’invitation. Nous resterons dans l’ombre
à vos côtés. Et je suggère, dit le coryphée, que ce bal soit donné dans le Pays
Basque car vous y serez bien gardés.
Le quatuor remercia
ces amis bien attentionnés et remit sur le métier le projet d’un grand bal des
oiseaux près des neiges éternelles.
Super Joli ...
RépondreSupprimerMerci,Annie ! j'ai composé cette fable en pensant aux oiseaux bien en peine avec les neiges si rares dans notre sud-ouest. De plus, je songeais avec une nostalgie créative à ces heures passées au Musée de Rennes. Ces notions sur la lecture des symboles, ici le chardonneret, je les dois à ces cours dispensés aux professeurs soucieux d'approfondir leur culture pour optimiser les cours dispensés ensuite aux élèves !
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