Mon amour aux grands yeux
Mon amour aux grands yeux, ma poupée de porcelaine au cœur de
braise, je t’aime avec une telle ferveur que tu vis en moi comme dans un
reposoir.
Je suis à tes genoux, ma mie et je te prie de répondre à cet
infini frémissement qui s’est emparé de moi, à la manière d’une houle
vertigineuse.
Je t’aime tant qu’il me tarde de pouvoir t’en donner la
preuve, avec la farouche volonté du chevalier, joutant dans la lice et s’emparant
ensuite d’une lyre pour entonner un chant qui ferait des sirènes mes fidèles
servantes mais qui te donne, à toi seule, la couronne d’or de la reine.
Je suis prêt à subir toutes les épreuves qu’il te plaira de
m’imposer mais je suis sûr que, dans ton infinie bonté, tu ne me demanderas
rien de comparable à l’exigence de Guenièvre, imposant à Lancelot mille
preuves, parfois extravagantes.
Je garderai mon armure, non pas pour parader mais pour te
préserver, ma douce-aimée, des méandres du monde qui engendrent des monstres.
Je reste à tes côtés, fidèle et aimant et je lutterai jusqu’à
mon dernier souffle pour que tu puisses vivre sans crainte et sans peine dans
ton jardin d’amour.
J’y viendrai si tu m’y invites et saurai te chérir en
respectant les arcanes de l’amour courtois. Cette merveilleuse notion a disparu
de ce monde et je tâcherai de la faire renaître, avec mes compagnons de la
tulipe d’or, confrérie de l’amour infini qui devrait onduler sur toutes les
plaines de l’ Europe, grâce à la renaissance des idéaux nobles qui ont fait de
nos terres un credo vibrant à l’art d’aimer.
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