Philae
Dernière fidèle du Président honni par tous, Philae, la chienne Labrador gardienne du château, multipliait ses actes d'amour, donnant naissance à dix adorables chiots.
C'était une grande satisfaction pour les derniers adeptes de Culbuto. Rien ne pouvait l'abattre.
Si d'aventure, des forcenés franchissaient les grilles pour venir l'insulter, voire le mettre à mal, Philae viendrait à son secours, faisant face aux agresseurs potentiels.
Oui, le Président n'était pas seul et il attendait sereinement que son successeur vienne le relever de ses fonctions.
Il avait le sentiment de ne pas avoir failli et d'avoir toujours choisi le meilleur itinéraire possible, après avoir étudié de multiples chemins, tous contradictoires.
Il aimait l'atmosphère des labyrinthes et se faisait fort de discerner l'infime fil d' Ariane qui le conduirait vers la lueur de l'espoir et une issue convenable et acceptée par tous, digne d'un chef d'état, titre qu'il n'aimait guère mais dont il s'était paré comme s'il se fût agi d'un gilet pare-balles, en période de guerre.
Dernière fidèle du Président honni par tous, Philae, la chienne Labrador gardienne du château, multipliait ses actes d'amour, donnant naissance à dix adorables chiots.
C'était une grande satisfaction pour les derniers adeptes de Culbuto. Rien ne pouvait l'abattre.
Si d'aventure, des forcenés franchissaient les grilles pour venir l'insulter, voire le mettre à mal, Philae viendrait à son secours, faisant face aux agresseurs potentiels.
Oui, le Président n'était pas seul et il attendait sereinement que son successeur vienne le relever de ses fonctions.
Il avait le sentiment de ne pas avoir failli et d'avoir toujours choisi le meilleur itinéraire possible, après avoir étudié de multiples chemins, tous contradictoires.
Il aimait l'atmosphère des labyrinthes et se faisait fort de discerner l'infime fil d' Ariane qui le conduirait vers la lueur de l'espoir et une issue convenable et acceptée par tous, digne d'un chef d'état, titre qu'il n'aimait guère mais dont il s'était paré comme s'il se fût agi d'un gilet pare-balles, en période de guerre.
Or c’était le cas : le pays était en guerre et les lois
stipulant l’urgence s’étaient succédées au fil des attentats, perpétrés dans un
beau pays qui se croyait à l’abri des
résurgences de stupides guerres de religion.
Le Pape lui-même, François le bien nommé, hésitait à honorer
de sa présence la terre qui avait pourtant été considérée comme la fille aînée
de l’Eglise. Ce beau titre dissimulait en réalité l’épée qui avait permis aux
papes de se maintenir dans un pays où ils n’étaient pas forcément les
bienvenus.
Le sang des chevaliers Français avait coulé sur cette terre
étrangère, notamment celui de Bayard, chevalier sans peur et sans reproche
comme le rappelait sa légende.
Il demanda à être adossé au tronc d’un arbre, face à la
terre de France pour rendre son dernier soupir, selon les dires de ses écuyers.
Dédaignant ces faits d’armes douloureux, le Pape François
eut la dent dure pour un pays qui se disait laïque, affront suprême à ses yeux
et rien, pas même le martyre du père Jacques Hamel, honteusement assassiné,
égorgé pour être exact, par deux jeunes gens, égarés en ce monde, ne put le
ramener à une juste raison.
Que Saint François d’Assise dont il a pris le nom, sans oser
le revendiquer par humilité, le guide de manière judicieuse et le conduise à
reconnaître le glorieux passé d’un pays sans lequel il ne pourrait pas, aujourd’hui,
exercer sa charge !
Mais revenons aux derniers jours du désormais ex-président :
Attendant la venue de son successeur sur le perron du
château, son énigmatique sourire aux lèvres, il semblait serein.
En somme, les faits donnaient raison à son indéfectible foi
en l’espérance : tout était pour le mieux !
Lorsqu’il partit définitivement, une fois les entretiens
terminés, ce fut en toute quiétude.
Rien ne vint ternir son départ.
Pas de cris, pas de quolibets !
Il s’effaça sans faire de bruit et comme Philae n’était pas
à ses côtés, on supposa qu’elle avait été exfiltrée les jours précédents.
Le rideau tomba et le Président, nouvellement nommé, se
livra avec bonheur à l’exercice de sa fonction, respectant un protocole
immuable et saluant les personnalités venues l’applaudir !
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