La cithare d’amour
J’ai gardé ta cithare, mon amour, celle qui m’a permis d’écrire
tant de pages enflammées et féeriques mais tu n’en avais cure alors j’ai fait
construire un pavillon de musique dans le parc de mon domaine et j’y ai placé l’instrument
de mes rêves en un coffret de cristal taillé dans le bloc qui garda Excalibur
jusqu’à ce que le futur roi Arthur la délivre pour porter haut les couleurs
celtiques.
J’ai invité tous les princes des royaumes voisins et
lointains et ils ont répondu à mon appel.
Je les ai installés dans une tour d’ivoire spécialement
conçue pour leur confort et j’ai activé les préparatifs d’une fête musicale,
invitant par ailleurs princesses, brodeuses et conteuses pour offrir leur main
aux princes lors d’un bal qui, je l’espérais, serait mémorable.
J’ai installé toutes ces dames dans une tour d’argent puis j’ai
lancé des invitations aux musiciens les plus renommés qui prirent place dans
une tour dorée.
Marmites, couscoussiers, plats à tajines et rôtissoires
parisiennes sont alors entrés en jeu et l’élaboration de mets fastueux dont un
Pithiviers farci à la mode Darroze et des croquembouches de rêve, a jailli des
mains expertes des cuisiniers et cuisinières attachés au domaine.
Le jour J arriva et c’est alors que tu fis une apparition
inattendue, mon amour, et que tu reléguas dans l’oubli le festin merveilleux,
les musiciens et leur orchestre ainsi que les danseurs et leurs dames d’allure
royale.
Il ne resta que toi, mon amour, mais tu te saisis de ta
cithare et tu jouas pour moi jusqu’à l’aube avant de disparaître dans l’infini
paradis où rêvent les amants.
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