Les perles de l’amour
Des mots, des couleurs, des visages, des chansons sont
devenus des perles que des doigts agiles ont placées sur un fil afin d’en parer
la mère de famille méritante, la jeune fille qui rêve d’amour et la petite
fille qui se veut princesse.
Les perles ont quitté les lagons et les mers et se sont
adaptées à l’invitation de la beauté par le biais de la parure.
Certains rois et damoiseaux ont arboré une perle à l’oreille,
la choisissant oblongue et nacrée à souhait.
Pour nous qui vivons dans une époque dite moderne, nous nous
sommes habitués au collier de la reine d’Angleterre Elisabeth II qui est
toujours ornée de cet accessoire élégant lorsqu’elle prononce des discours
adaptés à la dureté des temps.
Ce collier nous transmet l’amour de la reine pour son peuple
et l’espoir qu’elle place en se référant aux tourments passés, toujours
surmontés.
L’amour irise les perles et leur donne un éclat qui
transcende les sentiments et les passions qui subliment les cœurs.
Diane, Dora, Dominique, Séverine, Nour et Laetitia forment
une ronde et après avoir dansé et goûté les plaisirs du verger, poires,
mirabelles et cerises Napoléon, elles s’assoient dans le jardin sous la
tonnelle, se lavant les mains à l’eau de rose pour mettre un peu de poésie dans
les colliers de perles qu’elles fabriquent de manière artisanale et symétrique.
La fête de la perle clôt la fin des travaux et l’on invite
les amis à venir admirer les parures dignes de Vermeer de Delft et de ses
tableaux merveilleux qui offrent un supplément d’âme à la beauté naturelle de
ces femmes qui s’admirent dans le reflet de la vitre ensoleillée qui donne sur
le salon ou de la jeune fille au regard céleste et aux lèvres semi-ouvertes
pour un baiser.
Les perles cascadent dans mes rêves et forment un pont qui
enjambe la mer empruntée par Ulysse pour rejoindre Ithaque et sa fidèle
Pénélope.
De l’autre côté du pont, m’attend mon amie Nadia.
Elle a revêtu ses habits de fête et m’accueille sous les
youyous.
Et moi, qui ne possède que des livres et des parchemins
fleurdelisés de poèmes où vagabondent les sources et les jeunes filles, je lui
tends les mains et nous marchons dans les collines bleutées où se cachent des
grottes habitées par les fées, parées de perles et de bijoux ciselés en argent.
Nous choisissons une grotte et là, assises sur un tapis
persan, nous retrouvons les gestes perdus de l’amitié et le rayonnement des
mots enserrés dans ces joyaux venus de la mer pour notre grand bonheur.
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