L’oiseau de paradis
En voulant éblouir la belle et volage Colombine qui, sans
cesse se dérobe, prête à suivre le futile Arlequin, Pierrot part à la recherche
de l’oiseau de paradis pour se munir de plumes qui l’aideront à conquérir
définitivement le cœur de sa princesse aux cheveux d’or.
Il marche longtemps et de bosquets en landes fleuries ou de
dunes sauvages, il finit par arriver dans une vallée peuplée d’oiseaux qui s’abreuvent
dans les eaux fraîches d’une rivière argentée formant des boucles et des
figures géométriques ainsi que des spirales en forme courbe qui lui rappellent
le corps magistral de Colombine.
En suivant le cours de la rivière, il ramasse des plumes qu’il
range soigneusement dans un sac de lin qu’il porte en bandoulière.
Soudain ; il arrive, l’oiseau de paradis, il
resplendit, il orne de lumière l’azur du ciel où Pierrot se promène
constamment.
On l’a surnommé Jean de la lune mais il n’en a cure puisque
la conquête de Colombine est son unique objet.
Il préfère s’en remettre à l’oiseau de paradis qui semble
savoir où il va.
L’oiseau est plus rapide que Pierrot mais il semble l’attendre
et, à la tombée de la nuit, il le rejoint dans une hutte de roseaux.
Pierrot aimerait déguster une omelette mousseuse provenant d’œufs
entrevus dans des nids mais il ne veut pas peiner son compagnon et il sort de
sa besace un morceau de pain bis et un peu de fromage que l’oiseau goûtera avec
délicatesse.
Des feuilles formant un bol ont reçu l’eau du ciel et ils
boivent à leur soif.
Ils s’endorment et, la nuit devenant profonde, des étoiles
jaillissent et se transforment en notes musicales que Pierrot aura beau jeu de
déchiffrer à son retour.
Estimant, le lendemain, que sa quête est achevée, il quitte
son compagnon de paradis et regagne son modeste logis pour écrire la plus belle
des chansons d’amour destinée à Colombine.
Qu’importe si elle le fuit ! Il s’en trouvera bien une,
jeune, jolie et douce qui aimera les romances car, en fidèle poète, il ne doute
pas de son talent et sait qu’un jour, il sera heureux !
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