Chanson de fleur
Les fleurs nocives de la nuit se sont évanouies, emportées
par un vent venu de la vallée des roses et des oueds où brillent les pierres
lumineuses qui engendrent du quartz et des saphirs.
La reine de la vallée s’est promenée dans son domaine,
escortée par des fleurs personnalisées devenues de ce fait des dames de haut
lignage, semblables à celles qui ornent les tapisseries médiévales.
Près d’une fontaine, la reine s’est assise et, son éventail
à la main, elle a bravé les affres suscitées par l’atmosphère changeante et
pernicieuse.
Une mésange s’est posée sur son épaule et elle a chanté,
créant une mélodie originale et ancestrale, pleine de mélancolie et d’harmonie.
Toutes les fleurs se sont mises à chanter et des jeunes
filles, chaussées de ballerines ont esquissé un pas de danse souligné par le
cliquetis de bijoux anciens en argent ciselé et orné de pierres lumineuses qui
jettent un éclat multicolore, en harmonie avec le cœur floral proposé en
offrande à la nature offensée.
Les sources se sont aussi manifestées et cette symphonie
faite de fleurs, de rivières, de bijoux et de jeunes filles devenues les
prêtresses du lendemain, éclate dans la vallée, en hommage à la terre et à son
éternelle beauté.
Ami, prépare le lait, le miel, les dattes, les amandes et de
la viande cuite sur la braise, des hôtes sont en marche et ils viendront
honorer les fleurs, symboles de l’amour et de l’humanisme des poètes !
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