La muse de l’espérance
Elle a repris sa lyre, la muse de l’espérance et elle est
allée, pieds nus, sur les chemins en chantant des mélopées antiques et jeunes à
la fois, comme les chansons de Julien Doré, digne descendant du génial
caricaturiste qui illustra si bien les fables de La Fontaine.
En récitant des vers célèbres, la muse enchante les
cueilleurs de fraises, d’asperges et de roses qui commencent à s’étoffer après
le déclin des camélias.
Les tourterelles volent, les pies sautent sur les pelouses
rafraîchies et les oiseaux se disputent les graines déposées à leur intention
dans une petite maison de bois, nichée dans les arbres.
Les humains confinés pour éviter la contagion de cette peste
des temps modernes, observent ces va-et-vient par la fenêtre et rêvent du jour
de délivrance qui leur permettra d’entreprendre le voyage à Saint Jacques de
Compostelle, toujours remis à plus tard.
La muse de l’espérance redonne le goût de vivre à tous les
convalescents de la terre puis, sa tâche achevée, elle reprend le chemin de l’Olympe
où le divin Zeus pèse les destins pour infléchir la balance des morts.
O muse, reviens parmi nous pour nous redonner, avec l’espérance,
la vigueur de jouvence !
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