Mélodie et la tourterelle
Installée sur le rebord de la fenêtre pour picorer les
graines offertes par la belle Mélodie, son amie, la tourterelle engrange des
forces qui lui permettront de voler jusqu’au magnolia où elle a installé son
nid.
Mélodie l’observe de loin pour ne pas l’effaroucher et elle
admire la finesse de son corps fuselé et sa beauté.
Les concepteurs avionneurs se sont inspirés du fuselage de
ces oiseaux paradisiaques qui donnent l’envie de voler avec la crainte de finir
comme Icare dans un plongeon mortel.
Loin de ces funestes pensées, Mélodie rêve du prince
charmant qui ne manquera pas d’activer le heurtoir de son cœur pour l’emporter,
comme dans les contes de fées dans un pays lointain où seul l’amour est de
mise.
Désespérément seule, elle fait le tour de son jardin et elle
sent son cœur se gonfler d’amour comme la voile d’une nef merveilleuse.
La tourterelle s’est posée délicatement sur son épaule. « Tu
ne seras jamais seule puisque je suis là » semble-t-elle murmurer et
Mélodie, pleine de reconnaissance émue, caresse sa jolie tête, si parfaite que
l’évidente marque divine ne peut être discutée.
Cette promenade achevée, les deux amis retrouvent un regain
d’activité : la tourterelle regagne son magnolia et ses petits, Mélodie
reprend sa broderie inachevée et jette sur le lin la splendeur azurée d’une
rose qui abrite son cœur.
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