La roseraie de l’enfance
Elle s’étoile de petites roses parfumées à l’ancienne, la
roseraie du jardin en emportant dans son sillage les rêves de bonheur de ses
occupants, oiseaux, enfants et grandes personnes qui se veulent les adeptes d’
Alice au pays des Merveilles.
Si un lapin blanc, en frac, portant une montre à son
gousset, murmurant « Mon Dieu, mon Dieu, je vais être en retard »,
je vous laisse à penser que nous le suivrions, prêts à manger un champignon qui
vous donne la taille d’un minimoy.
Nous plongerons ainsi dans le royaume de l’enfance et y
retrouverons les bosquets de pivoines et les lilas si parfumés qu’ils
embaumaient le quartier.
Dans cet environnement magique, une petite fille, en
compagnie de sa poupée Boucle d’Or, lit des contes à en perdre haleine, peu
pressée de rentrer chez elle où éclatent souvent des querelles anodines.
La petite fille lit et relit les mêmes contes car elle n’a
pas beaucoup de livres et elle en retient les textes, prête à les restituer par
cœur.
C’est ainsi, je crois, que l’on devient écrivain.
Victor Hugo à qui je n’ose évidemment pas me comparer,
enfant, s’est emparé d’une Bible située tout en haut d’une étagère, et il s’en
est si bien imprégné qu’elle lui a inspiré ses plus belles pages, Booz endormi,
dans La Légende des siècles et bien entendu Les Misérables qui est un immense
cri d’amour pour la divinité qui s’est lovée dans son cœur.
Les roses du bonheur éclosent, répandent leur parfum puis s’effeuillent
en laissant une trace florale sur les dalles qui entourent la maison pour la
protéger des nuisibles, toujours prêts à s’emparer des surfaces laissées à l’abandon.
Que vivent les roses pour que le bonheur s’ancre en notre cœur
afin de résister à la mélancolie engendrée par un mal invisible qui frappe à l’aveugle
un monde endolori !
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