Henri le Maudit
Chevauchant par monts
et par vaux, Henri le maudit tente d’échapper à son funeste destin.
Il est le proscrit, le banni, celui que l’on redoute de
croiser tant on l’assimile au valet de la mort qui hante les terres bretonnes.
Or, en voulant abreuver son cheval Sabot d’argent dans la le
courant d’une rivière, le comte Henri de Verneuil, aperçut une biche emportée
par les flots.
N’écoutant que son courage, il se dévêtit et partit à la
nage pour sauver l’animal aux prises avec le bouillonnement de la rivière.
Sa force était légendaire, c’est pourquoi il fit pression
sur la biche et la ramena près des roseaux où il aménagea un lit de feuillages
et de fleurs pour lui rendre sa vitalité.
Epuisés par les efforts fournis, ils s’endormirent sous la
lune, réchauffés par le souffle de Sabot d’argent.
Lorsqu’il s’éveilla , le comte Henri découvrit une
magnifique jeune fille aux longs cheveux dorés.
La biche avait disparu.
Henri s’empressa de faire du feu et de préparer une soupe
avec des ingrédients qui se trouvaient dans un sac de secours placé près de la
selle de son destrier.
Le fumet réveilla la jeune fille qui lui témoigna sa
reconnaissance en lui tendant les bras.
Ils mangèrent en silence puis la jeune fille se laissa
envelopper par la tendresse de son sauveur.
La biche était un avatar de la princesse Aude de Malestroit
et sa marraine, la fée de Brocéliande l’avait envoyée sur un site périlleux
dans l’espoir de rompre le sortilège qui s’était emparé du comte Henri, faisant
de lui un maudit et un banni.
Son courage et sa force lui ayant permis de prouver sa
vaillance triomphale, il était à présent délivré du sortilège qui pesait
lourdement sur sa destinée.
Convaincu d’avoir, de surcroît, trouvé l’amour, Henri que l’on
n’appellerait plus jamais le maudit, enlaça sa bien-aimée avec fougue, la
couvrit de baisers et lui promit de lui envoyer une escorte princière pour l’emmener
dans son duché au titre de future épousée.
Le souvenir ému de sa blonde chevelure cascadant sur un
corps aux formes parfaites, nacré et rosé, lui donna des ailes pour son voyage
du retour et dès qu’il parvint en son château, il fit appel à de nombreuses
personnes dotées d’un sens aigu de la décoration et de la couture stylisée pour
transformer la forteresse en havre charmant, prêt à accueillir la plus belle
princesse qui donnerait une lignée chevaleresque à Henri devenu le bienheureux !
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