La couronne d’aubépines
Elles ont fleuri, les belles aubépines chères à Marcel
Proust et elles ont jeté une telle note d’espoir que les jeunes filles ont
bravé les épines pour faire des couronnes destinées aux mariées et aux
représentations de la Vierge Marie.
Les cloches ont sonné à toute volée pour attirer la bonté
divine sur notre pauvre terre ravagée par une pandémie hors norme qui frappe
indistinctement riches et pauvres, vieillards et enfants.
Les bambins ont été longtemps épargnés mais soudain l’annonce
de quelques décès a retenti comme le glas de l’irrémédiable malheur.
Les fillettes ont tressé des couronnes en chantant des Ave
Maria puis elles ont joué avec leur insouciante gaieté.
Dolorès, venue d’Espagne a entonné un hymne magistral et
toutes ses compagnes ont formé une ronde en se tenant délicatement par une main
gantée.
Demain nous retrouverons un peu de l’insouciance perdue et
nous appellerons le retour de la bienveillance et de la fraternité, aussi
fragile et éphémère que les fleurs d’aubépines un beau jour de printemps.
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