Emilio réservait une surprise inédite à son couple fétiche.
Après qu’ils eurent échangé et goûté des friandises-maison, Raphaël et Sofia virent arriver un violoniste vêtu à la mode autrichienne.
Livio interpréta une csardas venue des cartons de son ami Emilio. Le patron du bar tenait la partition de son grand-père Laszlo parti de Hongrie pour vivre à Florence.
Alors que le violon égrenait ses notes mélodieuses, Lula, compagne de Livio fit une entrée triomphale.
Dans une envolée de jupons, elle dansa avec tant de grâce que le couple tomba sous le charme puis, à la fin du morceau, elle disparut discrètement comme elle était venue sous un tollé d’applaudissements.
Livio enchaîna alors avec une valse lente et langoureuse.
Raphaël et Sofia ne purent résister à cet appel et ils dansèrent voluptueusement, leurs corps répondant aux moindres modulations de l’archet. Le couple était si fusionnel que leurs étreintes futures devinrent une évidence.
Lorsque l’aurore fut proche, Emilio offrit son dernier cadeau aux amants, une corbeille de roses abritant un palais en biscuits roses de Reims garni de crème et de gelée de groseilles.
« Je ne veux plus vous voir dans mon établissement. Mariez -vous sans tarder : la vie est si brève ! Vous vous êtes trouvés, soyez heureux ! Vous reviendrez me montrer votre premier enfant. J’en serai le parrain si vous le voulez bien et je serai attentif à son bonheur ».
Ne sachant comment remercier le brave homme pour toutes ses bontés, le couple quitta l’établissement révélateur de leur amour et partit, le cœur léger, vers l’appartement de Sofia.
Cette fois, ils se laissèrent envahir par le désir venu de loin comme le torrent fougueux d’une montagne fière et ils connurent des moments passionnés, garants de leur avenir radieux.