La fée Cristal félicita Onyx pour la libération de Colombine et son dédommagement en richesses.
« Elle pourra enfin se fixer et vivre en toute liberté » conclut-elle.
Par ailleurs elle pria Onyx de prolonger son séjour à ses côtés. Elle fit construire un palais pour qu’il y vive sereinement et elle n’oublia pas la construction de nombreuses dépendances pour abriter les dragons de la suite du prince.
Un repas de fête à base de fruits, de fleurs et de légumes fut ordonné pour mettre à l’honneur le libérateur de Colombine.
Le pâtissier du palais réalisa une œuvre d’art en concevant une composition en génoise évoquant la jolie figure du folklore enfantin.
Un glaçage rose ornait la silhouette de Colombine tenant à la main un parchemin en praliné et une colombe en chocolat blanc volant au-dessus d’une mer symbolisée par une crème aux myrtilles symbolisait le voyage victorieux du prince Onyx.
La composition était si belle que le prince refusa d’y mettre la dent. Respectant ce choix qui honorait l’excellence de son pâtissier, la fée Cristal le fit venir avec sa brigade pour le féliciter d’un tel travail.
D’un coup de baguette magique, elle sacralisa le chef d’œuvre puis elle récompensa les artisans d’une bourse de louis d’or.
Le chef Marcellin se confondit en remerciements et rentra très vite dans sa cuisine avec ses aides pour réaliser des tartes aux myrtilles, des sabayons à la rose et des macarons pour que la princesse et ses hôtes puissent savourer un bon dessert.
Cette journée fut marquée par un lotus de cristal pour symboliser l’harmonie créée entre les deux partenaires du bien et de la justice.
La fée Cristal lança une invitation à Colombine. Elle lui envoya son voilier pour la ramener avec Margaret et les invités de son choix.
Lorsque Colombine et Margaret débarquèrent, seules, dans l’île de la fée, elles furent éblouies par sa splendeur.
« Je croyais que rien ne pouvait être plus beau que Saint Malo dit Colombine mais j’étais dans l’erreur. Cette île est une bénédiction des dieux ».
Les jeunes femmes saluèrent Onyx avec chaleur, le remerciant de les avoir délivrées de Sir William.
La fée leur avait consacré une aile de son palais et les jeunes femmes se crurent au paradis.
Margaret fut impressionnée par les cuisines où rutilait le cuivre et brillait le marbre pratique pour la découpe des viandes et le passage à la mandoline des fruits et des légumes.
Tourtes à la volaille et aux champignons, poires au vin épicé et mille merveilles sortaient des fourneaux pour régaler les hôtes.
Marcellin s’éprit de Margaret qui ne repoussa pas ses avances. Il apprit l’anglais pour déclarer sa flamme dans les règles de l’art.
La fée Cristal se réjouit de cet intermède amoureux.
Quant à Colombine, elle se félicita du bonheur de son amie.
Elle se sentait si bien dans l’île qu’elle ne souhaitait plus repartir en Bretagne où Arlequin et Pierrot n’avaient pas varié, la décevant par leurs brouilles enfantines. Leur amour pour elle n’était qu’un prétexte.
En outre, sans oser se l’avouer, Colombine ressentait une vive attirance pour le prince Onyx, ignorant ses origines.
Ce fut lui qui révéla cette identité lors d’une promenade dans les jardins. Après quelques précautions oratoires, il se montra sous son apparence de dragon.
Colombine ne fut pas effrayée et elle déclara que même sous cette apparence il ne la rebutait pas.
« En dragon, vous êtes moins effrayant que Sir William lui déclara-t-elle car la bête qui sommeille en lui est terrifiante » .
Onyx ne prolongea pas l’expérience et retrouva très vite sa silhouette princière. Il enlaça Colombine et l’embrassa tendrement.
Tous deux revinrent au palais rayonnants de bonheur.
La fée Cristal leur donna sa bénédiction et promit que les mariages seraient grandioses.
« Je devrai simplement engager un cuisinier le temps des fêtes ajouta-t-elle plaisamment car Marcellin aura beaucoup à faire pour être le marié parfait ».
Sur cette promesse de bonheur double, un rideau de perles et de soie enveloppa l’île de sa douceur féerique.

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