La route de la soie

 

 

Amira était professeur d’Histoire et l’un de ses thèmes préférés était la route de la soie. Elle avait passé des heures à préparer ses cours, rêvant de Samarcande et autres lieux d’échanges, les caravaniers ne parcourant pas toute la route mais procédant aux activités commerciales dans les souks aménagés pour cet effet.

Porcelaines de Chine, rouleaux de soie, objets précieux laqués et bijoux riches en pierreries s’échangeaient contre des épées au beau tranchant, de l’ambre, des barils de harengs et autres richesses nordiques, fourrures, lin tissé et tenues d’apparat.

Soliman s’était-il aventuré dans le désert de Gobi où disait-on des zones dangereuses étaient habitées par des êtres fantomatiques effrayants ?

Amira mit à profit ses vacances scolaires pour améliorer ses réseaux culturels ; elle construisit un escape game présentant sous un biais virtuel quelques données de son histoire familiale.

Elle eut la joie de recevoir un message provenant d’un certain Soliman. La saga de sa famille présentait des similitudes avec la sienne : un ancêtre avait imposé le prénom de Soliman pour que perdure un amour noué jadis en Occident par un certain Soliman, amoureux éperdu d’une jeune femme prénommée Amira. Le prénom de la princesse était-il réel ou avait-il été donné à l’objet de sa passion par un amant fou d’amour ?

Ce possible descendant du Soliman du parchemin proposa à Amira une rencontre réelle afin de confronter les éléments dont ils disposaient, ce que la jeune femme accepta.

Heureuse de la progression de l’enquête, Amira invita Soliman à la rencontrer dans son domaine Les Feuilles d’Or ainsi nommé par une ancêtre qui avait habillé son jardin de fleurs et d’arbres dorés, mirabelliers, pommiers à variété Golden, poiriers, genêts, chrysanthèmes et mimosas.

Pour que le séjour de son hôte baigne dans l’excellence, elle fit appel à son amie Aurore, fleuriste et décoratrice de talent.

Les deux femmes œuvrèrent pour que Soliman reçoive, à son arrivée, la caresse dorée du souvenir.