dimanche 20 décembre 2015

Le Jardin des Fées





Petit Bonheur court chercher des roses  de Noël dans le jardin des fées et il en offre à la ronde sans oublier la fée Clochette qui vole au-dessus de ses fins cheveux qui évoquent la soie.
Toujours souriant, il capte les rêves et les transforme en fleurs paradisiaques dans ses mains fuselées.
Petit Bonheur deviendra grand et il vivra au rythme du cœur de ceux qui l’aiment.
Pour toute sa famille, il est le plus beau des, cadeaux de Noël.

jeudi 10 décembre 2015

Le coeur du village


Annie, mon amie d'enfance a préféré peindre l'église de Burlats plutôt que de tracer les contours sévères de notre église médiévale à Flines-Lez-Râches où nous avons vécu les dix premières années de notre vie.
L'église était loin de "notre rue" et lorsque nous prenions le chemin de la messe de Minuit, dans le froid, nous souffrions, surtout Maman dont le cœur commençait à faiblir ! Nous devions faire une pause pour qu'elle reprenne son souffle. J'avais beau avoir des vêtements chauds, le froid nous saisissait mais en arrivant à l'église, nous ne pensions plus à ces tracas.
Le chant Minuit, Chrétiens s'élevait dans la nef, interprété par un ténor du village qui a longtemps été ma référence côté chant : c'était si beau que j'en oubliais le froid et le vent qui avaient précédé notre arrivée.
Maman semblait distraite : elle observait toutes les toilettes et murmurait des propos étranges en pinçant les lèvres.
Je n'ai jamais apporté la moindre attention aux tenues vestimentaires, peut-être justement parce que j'en étais la première victime : je recevais souvent des coups d'épingles lors des essayages et je trouvais ces séances désagréables et interminables ! Maman aurait voulu que je sois d'une rare élégance mais le résultat ne la satisfaisait jamais assez ; pourtant lorsque j'arrivais à l'église le Dimanche, tout le monde se retournait pour découvrir mes tenues qui n'étaient jamais anodines. Je la suppliais de me coudre des vêtements simples et pratiques mais elle faisait la sourde oreille tout en me réprimandant d'être aussi loin de son univers.
Je regrette aujourd'hui de ne pas avoir gardé certains vêtements qui étaient des sortes de chef d'oeuvre ! Annie les aimait , elle aurait voulu être moi tandis que j'aurais tout donné pour lui ressembler !
Mon excentricité se portait ailleurs. J'avais ressenti un appel divin en voyant des petites filles jeter des pétales de roses sur les pavés lors des processions du mois de Mai . Pour me satisfaire, Maman a sacrifié ses beaux lys et est allée faire amende honorable au couvent en plaidant ma cause : en fait mon souhait fut à demi agréé. Je ferais bien partie de la prochaine procession mais au lieu de jeter poétiquement des pétales de roses, sous prétexte que j'étais grande et forte, on me fit porter une pancarte à la gloire de la Vierge Marie ! lorsque j'ai raconté ce fait à Annie, elle a beaucoup ri ! Elle faisait partie des semeuses de roses mais contrairement à moi, elle trouvait cela ridicule et n'y prenait aucun plaisir !
Annie suivait les cours à l'école libre tandis que j'étais élève de l'école laïque . Il existait un fossé infranchissable entre ces deux mondes c'est pourquoi nous devions nous cacher pour être amies !
Lorsque j'observais les fidèles à l'église je m'étonnais de les voir entonner des chants d'amour avec tant de conviction alors que leur cœur était souvent plein de haine et de jalousie vis à vis d'autrui !
Ces multiples observations m'ont conduite à me détacher de cette église que j'aimais tant et de me consoler en lisant la Bible, un livre qui m'avait été offert par une relation de mes parents mais cela c'est une autre histoire !

mercredi 4 novembre 2015

La fée bleue de la forêt





Tes douces mains dessinent des arabesques sur mon corps et elles m’effleurent avec tant de délicatesse qu’elles réveillent la fée de la forêt qui, gît dans les replis de mon cœur.
Les cheveux ornés d’une guirlande de fleurs et de fruits d’automne, chaussée de ballerines, la fée court à la recherche du château aux mille étangs où se mirent damoiselles, et damoiseaux.
Un concert où dominent la harpe et le violon l’attire en un bosquet.
Des jeunes gens jouent à la balle en riant. Ils échangent des gages et en suivant les chemins de la carte des amants, ils s’échappent dans la forêt où les cœurs perdus se rencontrent pour l’éternité.
Mon doux aimé, tes mains se nouent aux miennes et me voici à nouveau rivée à tes lèvres et à ton amour, si réel que la fée s’évapore pour entrer en un cœur vierge de tout amour fou.
Que vienne le temps d’aimer !

dimanche 1 novembre 2015

Mille et une roses





Mille et une roses s’effeuillent en mon cœur et dans cette belle envolée de pétales parfumés, des princes s’évanouissent dans la nuit, me laissant seule et libre.
J’imagine une destinée à chacun de mes amis qui m’offrent en partant un peu de leur vie.
Un regard doux et aimant, des yeux malicieux, une chemise avec jabot de dentelles, une bille d’agate, voilà les trésors que je collecte pour faire le portrait de mes amours, vite disparu en revêtant un costume taillé dans les nuages.
Je voudrais suivre ces princes mais je reste rivée à ma table d’écrivain, pourvue d’encriers turquoise et de plumes d’oies sauvages.
Lorsque tous mes livres seront achevés, je pourrai les rejoindre dans leurs royaumes enchantés mais ils m’auront sans doute oubliée.
Alors je reviendrai à mon port d’attache et j’attendrai que renaissent les roses de mon cœur.

samedi 31 octobre 2015

Gwendal le Preux





Dans les colonnes sombres de gens de toutes sortes qui fuient un funeste destin, moi, Gwendal le Preux, descendant d’Arthur, après avoir reconstitué la Table Ronde, je veille à ce que personne ne meure en chemin.
Ma cotte de maille en argent aurait attiré les regards, c’est pourquoi je suis revêtu d’un long manteau de laine brune et j’observe les hommes car des pillards et des bandits se cachent dans nos rangs.
Je croise souvent mon amie Mélancholia qui redonne l’espoir aux femmes et aux enfants en chantant au son du tambourin qu’elle manie avec la grâce d’Esmeralda, son ancêtre.
Avec les fils de Lancelot, de Gauvain et de Perceval le Gallois, nous ouvrons l’œil car le danger est partout dans nos rangs et à l’extérieur.
Parfois des murs se dressent devant nous.
L’escalade ne nous fait pas peur mais certains d’entre nous sont âgés.
Quant aux femmes, la tâche est malaisée et il n’est pas rare que l’on entende des pleurs. J’ai emporté la belle Excalibur, l’épée du Roi Arthur mais je me suis juré de ne m’en servir qu’à bon escient.
Un camarade prie en silence. Il a quitté son monastère pour accompagner les errants.
Demain, nous arriverons dans un terre d’accueil et je souhaite qu’elle soit à la hauteur de nos espérances, belle et majestueuse, avec une rivière qui drainera nos rêves sur des galets d’or fin.
Ma tâche achevée, je rejoindrai le royaume d’Avallon, en compagnie des chevaliers et nous attendrons paisiblement le prochain signal pour venir au secours des âmes en détresse.