Elsa quitta sa somptueuse robe de
mariée comme une rose se défait de ses pétales au petit matin et passa de longs
moments sous la douche.
Dahlia, jolie petite acrobate de
talent, fut envoyée sur les lieux pour prendre des nouvelles de la mariée.
En arrivant, elle ne reçut aucune
réponse à ses appels et en voyant l’extraordinaire robe de rêve, elle ne put
résister au plaisir de l’enfiler. Alors qu’elle s’apprêtait à se mirer dans la
grande glace du salon, elle reçut un coup sur la tête et elle ne se réveilla
que quelques heures plus tard.
Elle était nue, bâillonnée et
entravée dans un lit capitonné.
Des hommes se saisirent de sa
personne sans ménagement pour la précipiter dans un bain chaud et parfumé.
Puis des femmes apparurent ;
elles enduisirent son joli corps d’adolescente d’une crème parfumée à l’hibiscus.
Elle fut soigneusement épilée,
coiffée et livrée, toujours en tenue d’Eve, à Orson qui s’apprêtait à l’aimer avec fougue et
passion.
La pénombre régnait dans la chambre et le petit corps frémissant
de Dahlia fut saisi par des mains vigoureuses.
Orson parcourait ce corps qu’il
voulait faire sien.
Il murmura quelques mots d’amour
à celle qu’il prenait pour Elsa :
« Mon amour, ma beauté, mon
doux ange, tu vas être mienne pour la vie car je vais investir ton coquillage
de Vénus de telle sorte qu’il deviendra l’empreinte de ma virilité ».
Dans un geste de défense
désespéré, Dahlia réussit un extraordinaire salto arrière au moment où Orson
allait faire d’elle sa femme.
Retrouvant sa motricité, elle
courut, nue, jusqu’à la porte, l’ouvrit et s’enfuit.
Une porte s’entrebâilla dans le
couloir et une main secourable la cueillit au passage, lui rendant ainsi la
liberté.
Le sauveur couvrit Dahlia d’un
ravissant kimono, celui qu’il destinait à sa belle qui, pour d’obscures
raisons, n’était pas venue.
Jolie comme une délicate branche
fleurie de cerisier, Dahlia se laissa choyer par un jeune homme empressé et
élégant.
Le serveur préposé à la chambre
apporta le repas destiné à un couple d’amoureux.
Champagne, toasts au caviar,
brouillade d’oursins, plateau de fruits de mer, éclairs et macarons se
succédèrent, plongeant la jeune Dahlia dans un univers féerique et gourmand.
Des bruits se firent entendre
dans le couloir mais le jeune Dorian réprima les tremblements de sa jolie
hôtesse en diffusant un opéra, en l’occurrence La Flûte enchantée.
Il commanda, par téléphone, une
gerbe de roses et, le repas terminé, il aida la jeune fille à revêtir une
somptueuse chemise de nuit.
Il la porta délicatement dans le
lit, lui baisa la main et répandit des pétales de roses sur la courtepointe,
transformant ainsi le cauchemar de la jeune fille en rêve paradisiaque.
Il s’installa dans un fauteuil et
veilla sur le sommeil de la charmante petite fée que le destin lui réservait
peut-être.
Au petit matin, ils prirent le
petit déjeuner ensemble.
Ce fut un régal et un moment de
bonheur.
Dahlia voulut remercier son
sauveur mais il lui rétorqua qu’elle était un cadeau du ciel à ses yeux.
« Si vous voulez être
mienne, un jour, je vous jure de vous aimer avec tout le respect que vous
méritez, chaste beauté ».
Pour toute réponse, Dahlia mit
ses bras autour du cou de Dorian et leurs lèvres s’unirent comme un don venu
des cieux.