Un grand cavalier venu des halliers de
la noire forêt arrive
au galop sur son cheval blanc. Sa
moustache argentée
ruisselle de rosée. Il presse sa jument.
Cloutés de turquoises
et d’or, les sabots effleurent la terre. Arrivera-t-il
à temps ?
Il vient du pays de la lumière avec,
dans sa gibecière, les
cadeaux pour la mariée : quelque
chose de bleu, l’azur du
ciel, quelque chose d’ancien, l’accent
des ballades
germaniques, quelque chose de nouveau,
l’espérance d’un
peuple à qui l’on a enfin rendu la paix.
Le bouquet de la mariée, argent et azur,
étincelle dans tes
bras, Élisabeth.
Le cavalier t’a conduite au banc des
épousés, puis,
discrètement, après avoir essuyé une
larme, est reparti dans
le pays où rêvent les colombes.