mercredi 30 octobre 2019

Le chevalier aux yeux d'émeraude


Le chevalier aux yeux d’émeraude
Assoupi dans les espaces stellaires où il demeurait dorénavant, le chevalier aux yeux d’émeraude se décida à revenir sur terre car il lui semblait que les temps féroces et barbares de la discorde étaient hélas de retour.
Il partit donc, décidé à agir pour que la guerre disparaisse de cette planète où il faisait bon vivre, avec l’eau des sources, nécessaires à la survie des hommes.
Il s’arrêta en chemin dans une châtaigneraie et se régala de ces bons fruits en les faisant cuire sur la braise.
Attirée par ce feu, une jeune fille fit un détour en ramenant ses chèvres et fit la révérence en apercevant le chevalier.
Linda fut aussitôt conquise par l’éclair des yeux émeraude du chevalier.
Elle demanda la permission de s’éloigner un peu pour traire ses chèvres, ce qui lui fut accordé.
La traite achevée, elle put offrir au chevalier dans une coupe d’or qu’il avait emportée avec lui, un peu de ce bon lait si vivifiant et revigorant.
«  Gente demoiselle, vous m’avez donné un cadeau de prix et en retour je vous offre ma croix, celle qui m’a permis de servir le Roi en lui servant d’escorte jusqu’à Jérusalem ».
La déclaration de Lilian parut étrange à la jeune fille car les croisades n’étaient plus aux yeux de tous qu’une page d’histoire. Néanmoins, elle imagina que ces mots étaient une métaphore destinée à cacher le trouble du chevalier et elle les prit comme une déclaration déguisée.
La croix était superbe, d’or incrusté de rubis, selon la tradition occitane.
Lilian attacha le bijou au cou de sa promise et tous deux s’enlacèrent, faisant jaillir une lumineuse gerbe d’amour.
Au réveil, Linda était seule et elle aurait pu croire qu’elle avait rêvé si le bijou n’était pas bien présent sur sa poitrine.
Près du feu éteint, se trouvait un parchemin dont elle découvrit le contenu avec émotion :
« Ma mie, ne soyez pas triste. Je dois partir car il y va de la destinée du royaume et l’on a besoin de mes services et de mon épée.
Lorsque vous mettrez au monde l’enfant de notre union, je vous ferai parvenir des louis d’or pour assurer ses jours et les vôtres.
Aimez-le pour l’amour de moi et je reviendrai vous visiter, car, foi de chevalier, j’ai senti poindre en moi les prémices d’un éternel amour ».
Linda serra contre elle le précieux parchemin, rassembla son troupeau de chèvres et repartit chez elle, le cœur gonflé d’amour.

samedi 26 octobre 2019

Les roses du désert


Les roses du désert
Les roses du jardin ont gelé alors je suis partie dans l’oasis de mes rêves où des enfants jouent à perdre haleine.
Nour, Latifa, Zineb, Myriam, Zinedine, Nordine , Abdallah et tant d’autres qui courent avec la rapidité de l’hirondelle, jouent à la marelle près des rigoles qui acheminent l’eau dans les jardins.
Zohra, la plus leste de tous, se procure des dattes et des grenades et c’est à qui mangera ces fruits délicieux qui font la joie de tous.
Puis Jordan va chercher un panier et y empile des fruits avec précaution pour les offrir à leurs mères qui agrémentera l’ordinaire, constitué le plus souvent de tajines fondants ou de couscous royal.
J’accepte avec joie une invitation à boire du thé sous l’une de ces tentes accueillantes et je déguste des pâtisseries au miel dont la délicatesse est inimitable.
Ensuite, lorsque tout le monde s’est régalé, une conteuse pénètre sous la tente et commence une histoire avec les paroles rituelles : « que mon conte se déroule comme un fil » .
Taos Amrouche se profile en ombre chinoise puis elle chante avec tant de pureté et d’émotion que chacune sort un mouchoir brodé pour chasser l’eau de ses paupières.
Mais le temps du retour est proche pour moi alors je prends congé de mes hôtesses et je reprends le chemin de ma demeure, revigorée par ce passage auprès des roses du désert.

mardi 22 octobre 2019

Les mondes disparus


Les mondes disparus
En partant à la recherche des mondes disparus, le prince d’Ispahan, Reza le magnifique ne savait pas qu’une princesse mystérieuse attendait sa venue depuis des milliers d’années.
Lorsqu’il parvint aux portes d’or d’une île engloutie par les flots et qui venait tout juste de renaître, Reza suivit un chemin pavé d’or et de marbre pour atteindre un palais somptueux où il fut accueilli comme un hôte de marque.
Après avoir reçu les marques de l’hospitalité méditerranéenne, bu un bol de lait de chèvre et dégusté des pâtisseries à base de miel et d’amandes, Reza vit apparaître la plus jolie princesse qui puisse se trouver sur terre.
Me voici entré dans un livre de contes fabuleux se dit-il et il décida de s’en remettre à son destin.
Grand bien lui fit car la princesse Fleur de Lune était la femme que les mages lui destinaient.
Conscient de son bonheur, Reza prit la sage résolution de ne pas chercher à connaître le sésame des mondes disparus et il vécut longtemps une belle romance amoureuse auprès de celle qui devint son épouse, sa muse et son indéfectible amour.

Divine Coralie


Divine Coralie
Divine Coralie, mon ange blond aux mains de roses et au corps de soie si doux que j’ai toujours hâte de venir m’y blottir pour échapper aux turpitudes du monde, j’aime me perdre dans les lacs prodigieux de tes yeux couleur d’émeraude.
Je me sens orphelin loin de toi et je souhaite rester auprès de ta chaleureuse présence qui m’apporte les réponses aux questions brulantes de l’actualité qui nous restitue des bruits de bottes lointains qui finissent par nous encercler dangereusement.
Coralie, mon amour, mon ange aux douces brassées de fleurs, je te veux si près de moi que l’on ne puisse plus nous détacher ou nous distinguer.
Ma passante du Sans-souci, je ne forme qu’un vœu, celui de te voir éternellement la figure de l’amour !

Mémoires en dentelle

Mémoires en dentelle « J’ai gardé de mon enfance le goût de suivre les rivières. Comme les saumons, je reviens au berceau. En l’occurrence, en ce mois de février frileux, je suivais la Dordogne. C’est une rivière qui m’a beaucoup impressionnée dans mon enfance. Je vivais alors dans le Nord, dans le Douaisis très précisément. Maman faisait des gaufres et du pain perdu et moi, devoirs achevés, je lisais l’Anneau d’Alma, une histoire qui présentait de manière imagée la jonction de rivières à l’origine de la Dordogne. » À la recherche de ses racines, l’auteur remonte le temps pour nous dévoiler son enfance heureuse dans le Nord de la France. Très tôt attirée par les livres, c’est tout naturellement qu’elle se dirigera vers l’enseignement. On chemine avec elle au gré de ses expériences humaines, comme sa rencontre avec un célèbre journaliste. Entre poésie et théâtre, on se trouve emporté dans ce charmant récit mêlant rêve et réalité

lundi 21 octobre 2019

Les sources de cristal


Les sources de cristal
En jouant avec les perles de son collier, Cassandre observa les sources lumineuses et irisées de chaque petit globe qui portait en son sein l’harmonie du monde.
Dans l’une des perles, la prise de Troie étincelait de mille feux et Cassandre croyait entendre les clameurs des guerriers grecs, violant, tuant et incendiant les rues de cette citadelle si longtemps convoitée.
La mort d’Achille avant de pénétrer dans l’enceinte troyenne leur semblait inassouvie et ils ne s’arrêtèrent que lorsque le silence total régna enfin dans la ville de tous les rêves et de tous les espoirs.
Dans une autre perle, Cassandre contemplait sa propre mort aux portes de la ville qui s’ouvrait à Agamemnon dont elle était la captive.
Puis, comme elle jouissait d’une forme d’immortalité, elle parcourait d’autres mondes où surgissaient, tour à tour, le pire et le meilleur de l’existence humaine.
De nombreuses perles s’irisaient des beautés forestières où volaient colibris et oiseaux de paradis.
Des lacs, étangs, mers fermées et océans charriaient dans leurs eaux cristallines des perles de toutes les couleurs dont elle aimait se parer en vertu de son admiration envers la beauté.
Des coquillages renvoyaient le chant de la mer inusable et conquérante d’où s’étaient élancés les compagnons de la Toison d’Or et les conquérants espagnols partis à la recherche d’un idyllique eldorado.
Cassandre ferma les yeux et jouant machinalement avec les perles de son collier, s’endormit dans sa bergère où des animaux brodés signifiaient la beauté des fables de La Fontaine.
Cassandre, ô Cassandre, tes yeux d’or sont notre viatique et nous te rendons la vie qui t’a été enlevée de manière si dramatique !