mardi 31 octobre 2023

La Tsigane

 


Un jour, une tsigane prit la main du petit Jean-Philippe, examina les lignes de sa main et lui dit cette prophétie : «  Mon petit, tu parcourras bien des chemins, tu chercheras le bonheur mais chaque fois qu’il se présentera à toi ,tu ne le reconnaîtras pas et tu sèmeras des passions qui te laisseront au bord de la folie. Mais grâce à ces déboires et à ces noirs chagrins, tu pourras chanter les plus incroyables compositions de l’âme humaine, Le Pénitencier, Noir c’est noir, Requiem pour un fou et les foules t’applaudiront alors que d’autres que toi auraient été hués ».

La jeune danseuse à qui il avait été confié demanda à l’enfant ce que la tsigane lui avait dit et le petit Jean-Philippe, conscient que cela devrait rester un secret lui répondit avec assurance qu’elle lui avait conseillé de mettre son chapeau en arrière comme Charles Trenet pour chanter sa ballade à Davy Crockett !

lundi 30 octobre 2023

L'écureuil porte-bonheur

 


C’est un écureuil qui nous a accueillis dans notre petit domaine. Il a traversé la pelouse en maître des lieux et il nous a offert sa protection.

Il nous observait parfois du haut du grand pin où il avait construit un abri. Un gland ou une noisette suffisaient à son bonheur et, en échange, il garantissait notre bien-être.

Et puis, un jour, il est parti.

La maladie s’est infiltrée sournoisement au tréfonds de notre être et nous avons réalisé avec horreur que nous étions devenus vieux.

Adieu les amours, adieu les hommages rendus à la beauté !

L’écureuil nous a laissé sa provision de fruits secs et lorsqu’il est revenu, ce fut pour nous dire un adieu furtif.

Dorénavant, je guette son retour, un panier de noisettes à la main et j’espère que, dans la prairie où tu te promènes, seul, mon cher époux, des écureuils t’apportent des nouvelles du domaine que tu as tant aimé !

samedi 28 octobre 2023

Mon edelweiss d'amour




La fonte des glaciers s’avère inéluctable et tandis que chacun s’interroge sur le devenir des vallées devenues la proie des eaux fougueuses, je m’accroche à un rêve de jeunesse, l’edelweiss que j’aimais contempler au terme d’une escalade en forêt.

En regardant cette fleur d’amour, je songeais à celui qui m’offrirait son cœur, velouté comme les pétales immaculés du rêve devenu fleur.

Les jours se sont enfuis, la nuit est venue car j’ai perdu l’homme de ma vie, celui qui resplendissait tel un soleil sans cesse renaissant.

Dans la pénombre, je cherche à tâtons la fleur d’amour, celle qui est si belle qu’on ne peut pas la cueillir et c’est un rossignol qui m’a apporté la plume irisée de l’espérance.