mardi 3 octobre 2023

Alerte enlèvement

 



Tous les habitants de la commune de Fleur-lez-Lys, bien connue des habitués des enquêtes de Max, furent en émoi lorsque l’on annonça officiellement l’inquiétante disparition d’ Astrid, une adolescente sans histoire qui vivait avec sa mère dans une maison proche de l’étang célèbre du village nommé pompeusement «  mer » .

Selon les dires de sa mère, Astrid avait eu l’intention de se rendre à Douai pour y acheter une poupée dont elle faisait la collection et un livre qui la projetterait dans l’univers fantastique qu’elle affectionnait.

Pour ce faire, elle devait prendre l’autobus mais aux dires de quelques passants, personne ne l’avait vue prendre place dans ce véhicule usuel, ce que confirma le chauffeur.

Que lui était-il arrivé sur ce tronçon de route qui menait de sa maison à l’arrêt de bus ?

Des investigations furent menées mais on ne trouva pas le moindre ruban dont Astrid aimait orner ses beaux cheveux.

Son amoureux, Tristan le bien nommé, lui disait souvent qu’elle aurait pu servir de modèle à un peintre de la Renaissance tant sa beauté était éclatante.

Tristan était étudiant aux Beaux-Arts à Lille et il aimait ses études au point de les confondre avec l’amour de sa vie, la belle Astrid dont il était épris.

Naturellement Tristan fut interrogé. On consulta sa messagerie, on releva ses appels téléphoniques, ses interventions sur les réseaux sociaux plutôt sobres et relatives au monde de l’art mais on ne put noter aucun élément susceptible de nourrir l’enquête.

Alors le lieutenant de police ordonna des investigations concernant le passage éventuel de véhicules personnels de la commune ainsi que des recherches dans la ville de Douai, notamment le magasin «  Chez Boucle d’or » spécialisé dans la vente de poupées et la librairie «  Au royaume des elfes » prolixe en ouvrages riches en féerie.

Personne n’avait vu la jeune fille à Douai.

Les recherches concernant le mouvement de véhicules à Fleur-lez-Lys prenant du temps, les gendarmes interrogèrent Tristan une seconde fois.

On s’informa auprès des Beaux-Arts et l’on apprit qu’il était considéré comme un élève sérieux et travailleur.

Par ailleurs, comme il lui arrivait de jouer comme figurant au théâtre Sébastopol pour payer, disait-il, ses toiles, ses fusains, ses couleurs et ses pinceaux, un jeune gendarme en civil se fit engager comme postulant et il put mener une enquête discrète.

Interprétant un petit rôle dans une pièce d’Eugène Labiche, il croisa Tristan sur scène et dans les coulisses. Il fut frappé par son sérieux et sa volonté de quitter le théâtre, une fois sa tâche terminée.

« Chez Marius », l’estaminet de Fleur-lez-Lys situé face à l’église médiévale du village, les langues allaient bon train.

Les petits verres de genièvre, l’alcool régional, les tasses de café, les bocks de bière et parfois du thé à l’anglaise pour les délicats aidaient à émettre des idées ou à remuer des souvenirs enfouis dans les mémoires.

« Qui a vu quelque chose de singulier » ? dit Max, inspecteur à la retraite et détective privé à l’occasion.

Il fit une entrée remarquée et on l’applaudit chaleureusement car il lui était souvent arrivé, dans le passé, de dénouer les nœuds d’intrigues qui semblaient impossibles à décrypter.

Il avait encore des contacts avec la PJ de Paris et pouvait parfois disposer de renseignements inaccessibles dans une gendarmerie de province.

Max commençait toujours par la collecte des observations locales puis il rendait visite aux proches des victimes supposées et terminait sa moisson d’indices en se rendant chez son ami Florian, artiste peintre qui apportait souvent une touche artistique appréciable car elle parlait aux âmes sensibles.

De plus, il lui arrivait d’avoir des rêves prémonitoires envoyés par Elisabeth, la première victime du village.

Laissons Max mener son enquête et retirons-nous du village où une disparition inquiétante s’était produite.

Partons vers l’inconnu pour trouver ce qui nous échappe en restant sur des lieux qui ne nous apportent aucune piste fiable.

 

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