samedi 7 octobre 2023

Fine mouche

 


Déterminée à trouver une planche de salut pour s’évader de ce palais-prison, Astrid fit semblant de boire le thé qui contenait vraisemblablement des substances narcoleptiques  puis profita du moment où le personnel prenait son repas du soir pour se vêtir d’une djellaba couleur de muraille et se voiler avant de s’échapper par la terrasse.

Elle remercia par la pensée son professeur de gymnastique pour l’entraînement quotidien destiné à donner aux lycéens souplesse et goût de l’effort.

Une fois à terre, elle évita la place Jemaa el Fna et prit une rue opposée qui menait à la Médina.

Elle s’arrêta devant les boutiques des bijoutiers pour donner le change et acheta quelques bijoux, un pendentif en argent pour sa mère et une médaille en or décorée d’une main de Fatma pour son cher amour, Tristan.

Elle avait trouvé une liasse de billets de banque dans le palais et s’en était emparée car elle avait remarqué qu’à Marrakech, l’argent occupait une place centrale.

En sentant une main se poser sur son bras, Astrid tressaillit mais se rassura en découvrant qu’il s’agissait de Max parti à sa recherche dès que ses indicateurs lui avaient signalé la présence de la jeune fille dans la Médina.

Sans perdre un instant, ils se dirigèrent vers l’aéroport et demandèrent à être rapatriés d’urgence en France.

Max avait de sérieuses références diplomatiques au Quai d’Orsay, ce qui leur facilita la tâche.

«  Laissons ce monstre en liberté provisoire dit Max à la jeune fille, il sera toujours temps de le poursuivre et j’imagine qu’on pourra le cueillir à Saint-Amand-les-Eaux car  la morsure du jeu le ramènera dans ce casino associé à ton image ».

Astrid approuva ce plan mais se demanda s’il ne serait pas bon de changer de région et d’aller dans une ville où les salles de jeu n’existaient pas. La perspective de servir de chèvre lui faisait peur.

Son retour à Fleur-lez-Lys fut mémorable. Le maire de la commune ordonna qu’un repas de ducasse soit servi après la grand-messe du Dimanche.

Astrid ne se lassait pas d’embrasser sa mère.

Tristan obtint un congé exceptionnel et les deux amants tombèrent dans les bras l’un de l’autre en échangeant des baisers passionnés.

De l’autre côté de la Méditerranée, Solal le perfide hurlait sa rage et son désespoir.

«  Je la reprendrai, se dit-il farouchement et elle subira des sévices pour avoir osé me fausser compagnie ».

L’avenir nous dira si cet homme aux agissements de bête sauvage accomplira son funeste projet.

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