jeudi 26 mars 2015

La Nuit des Temps






Mon edelweiss, ma fleur de lune, je te serre sur mon cœur en rêvant que nous vivons un éternel amour.
Je dévide les fils de soie de tes cheveux pour en faire une tresse que j’ornerai de petites roses pour honorer la passion que j’éprouve pour toi.
Tel un héros de Barjavel, je veux te soustraire à l’outrage du temps et je multiplie les cercles magiques pour préserver ta beauté.
J’irai à pied jusqu’à la fontaine de Barenton et j’implorerai la clémence de l’enchanteur Merlin.
Je verserai sur la pierre principale le contenu du gobelet d’argent placé pour que se réalisent les vœux des amants.
J’affronterai le chevalier noir, gardien de la fontaine et enfin je reviendrai en vainqueur auprès de toi, mon aimée, ma colombe et je t’offrirai les rubis de mes blessures avant de sombrer dans l’éternelle nuit des amants pour que tu vives, ma princesse, mon amante, avant que tu me rejoignes dans la nuit des temps.

mercredi 25 mars 2015

Tableau






Dans la coupe de tes mains, j’ai vu galoper des cavales blondes et j’ai mangé des fraises tant ce réceptacle était inépuisable et fantaisiste.
Puis dans la clarté de tes yeux, j’ai perçu la vague des blés mûrs sous l’action du vent qui décoiffait les coquelicots.
Tous ces éléments disparates, cavales, blés mûrs, coquelicots, regard céleste et mains de seigneur ont composé un tableau qui orne aujourd’hui toutes mes nuits et m’aide à plonger dans un sommeil émaillé de roses et de bleuets sous le ciel de lit soyeux qui me rappelle la vigueur de tes étreintes sous les étoiles.

mardi 24 mars 2015

La fée des Tourterelles





Elle s’est enfuie, la fée des tourterelles avec sa robe de lilas.
Elle a oublié sa filleule, la reine de la nuit aux yeux de myosotis et aux escarpins de perles.
La fée des tourterelles s’est enfermée dans un kiosque lumineux d’où s’échappent des valses et des mazurkas.
Un orchestre de Tsiganes joue un air entraînant et mélancolique à la fois, Les yeux noirs.
Le Danube et le fleuve Amour se rejoignent à l’aube et des péniches folles emportent des cargaisons d’ambre et de benjoin.
Des fioles de parfums orientaux ornent la coiffure de la reine qui tente vainement de lutter contre la patine du temps.
Elle attend fermement que les tourterelles l’emmènent vers le pays de ses origines, un nord fabuleux aux senteurs de gaufres et d’épis de blé mûrs.
Elle attend, la reine, des bleuets dans ses cheveux mais finalement les tourterelles ne viendront pas et elles accompagneront la fée dans les nuages au-delà de l’océan.

jeudi 19 mars 2015

Les roses de l'espoir





Elles ont fleuri un jour, les roses de l’espoir, sur les ruines de mon cœur brisé.
Elles ont surgi et ont inondé mon domaine de leur blancheur immaculée.
J’ai prié pour qu’il vienne, le prince de mes nuits et qu’il m’entoure de ses bras dorés et affectueux.
Et puis les roses, s’en sont allées dans leur paradis et m’ont laissée seule, désespérément seule avec sur mes lèvres le goût doux amer de la passion qui meurt pour mieux renaître dans un livre.

lundi 16 mars 2015

La rose d'or





Le jour de mes vingt ans, j’entrai en folie comme on entre au couvent et c’est alors que je fus escortée par une nuée d’oiseaux qui me servirent de traîne : de novice j’étais devenue reine.
À l’orée d’un bois, un oiseau bleu laissa tomber une rose d’or. Je la ramassai avec délicatesse et m’en servis comme d’une lampe d’Aladin.
Bien m’en prit car une grotte s’ouvrit à moi. Un prince m’y attendait et il me dit ces mots :
« Pour toi, je suis allé au bout du monde pour te rapporter des perles rares et des fleurs oubliées. Pour toi, j’ai plongé dans les mers tropicales pour t’offrir du corail afin que tu en fasses des colliers. Pour toi, j’ai cherché l’or des rivières et j’ai tamisé le sable pour faire surgir des pépites ».
Puis il m’invita à prendre place à ses côtés.
Après une collation de confits de roses, de sablés et de thé vert servi dans des verres d’or filé, je m’endormis, la rose d’or étoilée dans mes cheveux.
Un poète raconta cette romance en utilisant ces mots :
« La nuit enveloppe de soie bleutée les amants enlacés. Lorsqu’ils s’éveillent dans un galop de chevaux fous, ils découvrent sur leur peau nacrée et dorée, des éclats de diamants. Heureux de vivre une belle aventure, ils commandent les roses du bonheur, certains d’en humer le parfum jusqu’à ce que la mort les sépare ! Et pour oublier cette douleur d’aimer, ils se laissent aller à de petits jeux comme en connaissent tous les amants du monde, faits de tours et de gages. Ils s’offrent des petits déjeuners princiers et jouent à la dinette comme au temps de leur enfance mais bientôt la passion les emporte à nouveau et ils se laissent dériver sur les grèves à la faveur du vent » !
Quant à moi, délivrée du sortilège de la rose d’or, je revins à l’amour tangible du quotidien et écrivis ces mots passionnés d’une femme qui vit au jour le jour la réalité des amants : « Les mains de mon aimé, caressantes et sincères parcourent mon corps en lui laissant des éclats de roses car mon bien aimé est jardinier dans les champs du Seigneur. Stoïque, je subis ces effleurements et j’y trouve le chemin jonché des fleurs féeriques de mes pensées vagabondes qui cherchent la source éternelle du printemps des poètes ».
Chantez, eaux vives des torrents, roulez sur les galets les parchemins de quartz des amours oubliées et aidez les poètes pour les aider à renaître des sables roses.