samedi 31 octobre 2015

Gwendal le Preux





Dans les colonnes sombres de gens de toutes sortes qui fuient un funeste destin, moi, Gwendal le Preux, descendant d’Arthur, après avoir reconstitué la Table Ronde, je veille à ce que personne ne meure en chemin.
Ma cotte de maille en argent aurait attiré les regards, c’est pourquoi je suis revêtu d’un long manteau de laine brune et j’observe les hommes car des pillards et des bandits se cachent dans nos rangs.
Je croise souvent mon amie Mélancholia qui redonne l’espoir aux femmes et aux enfants en chantant au son du tambourin qu’elle manie avec la grâce d’Esmeralda, son ancêtre.
Avec les fils de Lancelot, de Gauvain et de Perceval le Gallois, nous ouvrons l’œil car le danger est partout dans nos rangs et à l’extérieur.
Parfois des murs se dressent devant nous.
L’escalade ne nous fait pas peur mais certains d’entre nous sont âgés.
Quant aux femmes, la tâche est malaisée et il n’est pas rare que l’on entende des pleurs. J’ai emporté la belle Excalibur, l’épée du Roi Arthur mais je me suis juré de ne m’en servir qu’à bon escient.
Un camarade prie en silence. Il a quitté son monastère pour accompagner les errants.
Demain, nous arriverons dans un terre d’accueil et je souhaite qu’elle soit à la hauteur de nos espérances, belle et majestueuse, avec une rivière qui drainera nos rêves sur des galets d’or fin.
Ma tâche achevée, je rejoindrai le royaume d’Avallon, en compagnie des chevaliers et nous attendrons paisiblement le prochain signal pour venir au secours des âmes en détresse.

jeudi 29 octobre 2015

Une fée pas comme les autres





Mon nom est Melancholia. Je suis la fée des exclus qui fuient les guerres et la misère.
Avec mon tambourin et les grelots de mes bracelets de cheville, ma chevelure éparse, cascadant sur ma robe gitane, je donne le rythme aux femmes et aux enfants dont le regard erre sur les colonnes tristes et hagardes.
Je chante les mélopées des pays oubliés, plongés dans l’obscure ignorance et je leur offre les rêves des contrées qui ont vaincu les dragons noirs cracheurs de feu qui génèrent la mort. J’appelle à notre secours les fées des vallées riantes où coulent les rivières sur les galets d’or fin.
Elles nous apportent du pain, de la brioche, des fruits succulents et des petits gâteaux en forme de cœur.
Nous avons, de plus, des capes de laine fine et des vêtements amples aux couleurs vives.
Ainsi intégrée dans ces colonnes, je redonne l’espoir et nous allons vers des ailleurs chaleureux qui offriront à tous le bonheur de renaître dans un pays aux couleurs de l’arc-en-ciel.

mercredi 28 octobre 2015

La vallée des Elfes





En remontant un cours d’eau, d’oueds perdus en sources chaudes, j’ai retrouvé la vallée de mon enfance, cet endroit riant où les elfes jouent à la balle avec les fées.
Blottie dans un buisson odorant de pivoines, je me remémore les contes qui m’enchantaient jadis, celui du Domaine du Chat botté ou encore l’Archange.
Rêvant de fleurs, d’oiseaux, de chats malicieux et de jeunes gens épris de romances, je ne m’aperçois pas tout de suite que des bras dorés m’enserrent avec tendresse.
Subjuguée, je suis mon prince oriental, tout de soie vêtu et je me réfugie à ses côtés dans un abri de feuillage et de mousse.
Nous nous endormons et au petit matin, je me trouve dans un palanquin d’amour, enveloppée de soieries brodées d’or.
De retour en mon domaine, j’ai hâte de voir fleurir les orangers, les lilas et les roses.
Cette nuit, un elfe m’a rendu visite et a joué un air mystérieux qui m’a, à nouveau, transportée dans cette vallée féerique où désormais je me retire, heureuse de vivre les aventures de mes plus beaux contes.

mardi 27 octobre 2015

Le Pavillon d'Amour





Dans la vallée des orangers, mon bien aimé a construit un pavillon de ses belles mains qui caressent le bois à longueur de jour.
Il a sculpté des roses sur l’olivier dont il a creusé le tronc pour en faire une structure en harmonie avec les fleurs de l’amour sincère et fidèle.
Je m’étendrai sur un lit capitonné de mousseline et de soie et j’attendrai la nuit propice aux amants pour caresser le corps noueux de mon aimé.
Et  nos lèvres s’uniront, tels les oiseaux de mes rêves, frémissants, et doux. 

jeudi 15 octobre 2015

À Sarah





Sarah, ma douce colombe, je te veux dans mon jardin où j’ai semé, pour toi, des ancolies, des pavots et des myosotis, de la couleur de tes yeux.
Ma petite Forget-me- Not, je te soignerai si bien que tu ne voudras jamais me quitter et que la mort elle-même aura de la peine à t’emporter dans un autre jardin dont je serai l’unique absent.
C’est pourquoi je veux te cajoler jusqu’à la nuit des temps. Je construirai une pergola où il te sera agréable de goûter des pâtisseries orientales et boire du thé au jasmin. Et puis, comme tu en as l’habitude tu pourras feuilleter ton cahier d’écriture et y noter les rêves qui ourlent tes paupières dans un reflet nacré.
Sarah, ma douce, Sarah ma belle, je combattrai les monstres qui tenteront de t’enlever. Ils ne parviendront pas à nous séparer car souviens-toi de nos serments d’enfants, un cœur unique sera le nôtre  et nous vivrons ainsi jusqu’à ce que l’un de nous deux se fane et parte vers un ailleurs céleste où il renaîtra dans toute sa beauté