dimanche 31 décembre 2023

Berlioz des Temps Modernes

 

 

 


Tu mérites mille fois le surnom d’ Yvan le Magnifique, cher Yvan Cassar car tu as rendu un immortel hommage à Johnny en créant, pour lui, une véritable symphonie.

En martelant les couloirs du lycée Jean Macé, nous étions loin de nous imaginer que nous portions le même amour pour un rocker de légende au cœur de braise et aux pieds d’airain à la manière des dieux antiques.

Ta créativité, Yvan, t’a mené très loin sur les rives du fleuve d’éternité.

En nous rendant un Johnny d’outre-miroir poétique et merveilleux, tu as si bien capté son âme que ton œuvre est devenue une véritable symphonie.

Nos larmes d’amour et d’espérance viendront alimenter la rivière inconnue qui coule dans un Paradis lumineux où, grâce à toi, Yvan, nous sommes déjà présents.

Pour ce message d’amour, reçois les rubis de nos cœurs battant au rythme de ta divine symphonie dédiée à l’unique et éternel Johnny, notre légende !

lundi 25 décembre 2023

La fée des lilas




Pivotant sur ses talons de verre, la fée des lilas est arrivée sur terre pour apporter un peu de bonheur aux déshérités et aux personnes isolées.

Du bout de sa baguette magique, elle a fait jaillir çà et là des abris de cristal pour que renaisse la lumière au cœur des errants.

Manège enchanté, L’île aux enfants et autres créations féeriques sont apparues pour offrir du rêve aux orphelins, aux sans abris errant pieds nus dans des quartiers misérables.

Des banquets généreux, des boutiques de vêtements et de chaussures ont complété le tableau d’un monde créé pour suppléer aux carences des états.

Salons de thé, restaurants de charme comprenant des pièces réservées au théâtre, à la poésie et aux échanges culturels ou philosophiques ont redonné l’espoir à ceux qui se croyaient voués au malheur à tout jamais.

La fée des lilas a ensuite envoyé une cohorte de lutins et de petites fées pour rendre le sourire aux personnes âgées, emprisonnées dans le carcan de la solitude et de la maladie.

Fée des lilas, star de mes livres de contes, je te salue et te remercie d’être présente en ces jours de fête qui ne sont pas merveilleuses pour tous.

Que vive la féerie en notre monde éraflé par les rochers de la misère et gangréné par la guerre !

lundi 11 décembre 2023

Le bal costumé

 




Désireux de sortir de l’impasse amoureuse dans laquelle il se trouvait face à l’élue de son cœur, Orion décida d’organiser un bal costumé et d’inviter la fine fleur des royaumes voisins à venir prendre un peu de bon temps.

Il envoya des invitations choisies, composant un poème pour chaque participant éventuel, ce qui lui valut la notoriété qui lui faisait défaut jusqu’à présent.

Il n’était plus l’elfe aux pieds d’argent dont on redoutait les maléfices mais un bel esprit, capable du meilleur en société.

Quelques mères rêvèrent de l’avoir pour gendre et choisirent le costume de leur fille en vue de l’éblouir.

Les couturières durent reproduire des robes de Cendrillon, de Peau d’âne ainsi que les tenues portées par Belle à la demande de La Bête.

La robe couleur du temps fut si souvent demandée que pour éviter les similitudes, les couturières durent rivaliser d’ingéniosité en composant un nuancier délicat dans les variantes impliquées au temps.

Les tailleurs, de leur côté, avaient fort à faire pour varier les costumes de prince charmant.

Le prince Fuchsia choisit d’apparaître en prince Muguet.

Quant à Marjolaine, la princesse aux yeux d’azur, elle opta pour le costume ancien de La Belle au Bois Dormant.

Tandis que chacun s’appliquait à paraître sous son plus beau jour, Orion s’affairait pour que le banquet accompagnant le bal fût somptueux.

Un gâteau-perles fut créé à grand renfort de crème, de fruits, de glaçage subtil sur une tour de génoises à la cuisson parfaite.

D’autres gâteaux originaux furent confectionnés en secret. Ils  ne seraient mis sur la table que le soir du bal.

Le plus beau consistait en une réalisation destinée à la reine du bal, la princesse Camélia.

Toutes sortes de boissons rafraîchissantes et revigorantes étaient prévues ainsi qu’un élixir de longue vie à base d’ambroisie. Ce breuvage divin ne serait servi qu’avec parcimonie.

Le grand jour arriva. Orion accueillit tous ses invités, enveloppé dans une cape argentée. Il portait un loup aux volutes subtiles de camélia, envoyant ainsi un message subliminal à sa belle d’amour.

Camélia portait une robe de princesse orientale. Shéhérazade renaissait en elle. Son diadème portait l’inscription des Mille et une Nuits en cabochons précieux.

Ces messages lancés, l’orchestre attaqua les premières mesures d’une valse, Le Beau Danube Bleu. En hôte parfait, Orion s’inclina devant la princesse aux yeux d’azur et l’enlaça, avec l’autorisation de son mari, pour rendre hommage à l’éclat céleste de celle qu’il avait aimée jusqu’à en perdre la raison.

Des couples se formèrent pour les rejoindre sur la piste de danse et le prince Fuchsia s’inclina devant la belle Camélia pour respecter la symétrie des danseurs.

Chacun retrouva sa partenaire lors de la danse suivante rythmée par le célesta.

Les princes n’avaient d’yeux que pour Camélia et Orion sentit le poison de la jalousie pénétrer dans son cœur.

La pièce montée à l’effigie de la princesse suscita l’admiration de tous ce qui la rendit plus désirable encore.

Orion se demandait si cette idée de bal n’était pas une erreur quand un événement imprévu perturba le cours de la soirée.

Des oies sauvages s’invitèrent à la fête et firent un sort aux gâteaux somptueux destinés à augmenter les velléités amoureuses de tous.

Ce n’était pas méchant mais cette intrusion jeta un froid sur l’assemblée.

Chacun trouva un prétexte élégant pour se retirer et Camélia se sentit obligée de rester auprès d’Orion, déçu par la conclusion de ce bal qu’il avait voulu parfait.

La déconvenue fit ce que les splendeurs du bal n’avaient pu réaliser : Camélia reçut un baiser de son prince charmant sans cesse repoussé jusqu’à présent.

Puis ils se dirent mille riens et convinrent qu’un avenir radieux les attendait.

Pour notre mariage, dit Orion en souriant, j’interdirai à tout volatile sauvage de violer notre espace aérien afin que cette cérémonie inoubliable ne soit pas gâchée.

Et tous deux s’endormirent enlacés dans les draps de soie de l’amour.

Le banquet des fées de la forêt

 

 



En cette période de l' Avent, les fées de la forêt organisèrent un banquet.

Protégé par une bulle rose de douceur, il se déroulerait sous les auspices des festivités de Noël.

Œufs en gelée, poulardes aux champignons, crèmes aromatisées au lys blanc et au caramel, gâteau de fée à base de génoise, de compotée de fruits des bois et de poudre d’amandes figuraient au menu.

Des hanaps de vins liquoreux, vendanges tardives et eau pétillante à la rose rafraîchiraient ces dames et leurs soupirants.

La fée Armagnac se chargea des invitations et l’on n’oublia pas les elfes des environs et quelques descendants de d’Artagnan.

Pour l’animation, la fée des grands crus bordelais pensa aux bardes bretons de sa connaissance et à la belle Nolwenn à la voix d’or.

«  Il nous faudrait Johnny car il n’avait pas son pareil pour mettre de l’ambiance dit pensivement la fée Monbazillac. Malheureusement, il n’est plus de ce monde.

Qu’à cela ne tienne rétorqua la fée Armagnac. J’ai là un élixir capable de le faire revenir sur terre l’espace d’un concert. Je sais qu’il se produit parfois sur les rives de l’étang chimérique ou dans une clairière semblable à la nôtre. Il viendra : personne n’a jamais résisté à la flamme de l’Armagnac et le feu, comme vous le savez, c’est son quotidien ».

Ainsi fut fait et le jour du banquet, Johnny arriva dans un cortège de fleurs devenues femmes et d’anges ailés.

Il chanta merveilleusement et lorsqu’il reprit le chemin des cieux, les fées de la forêt lui offrirent des bouquets de houx et de bruyère en gage d’éternité.

dimanche 10 décembre 2023

La princesse Camélia en sa demeure

 




Heureuse d’être délivrée de son carcan de poupée, la princesse Camélia arpentait avec délices son castelet royal.

Tel un papillon lumineux, elle allait d’une pièce à l’autre avec ravissement.

Il n’y avait qu’un nuage noir à l’horizon : l’amour que lui prodiguait  en paroles et en regards enflammés, l’elfe, son protecteur.

Elle avait l’impression d’être enfermée dans une tour d’argent. Cependant, elle pensa qu’il serait sage de modérer ses refus.

En se préparant à jouer un rôle qui s’apparentait à celui des Précieuses d’antan, elle se donna les moyens de faire montre d’une certaine assurance afin d’en imposer à cet Orion transi d’un amour qu’elle ne partageait pas.

Je ne peux pas l’aimer par reconnaissance se disait-elle ; le souvenir de la carte du Tendre lui vint à l’esprit ainsi que l’escalade des hauts lieux de l’esprit gagnés au maniement de l’éventail, des toilettes soignées ainsi que la manifestation de leur brillante intelligence et de leur culture de ces marquises dont la beauté rivalisait avec un langage fleuri et éloquent.

Forte de cette réminiscence d’un passé prestigieux, elle se permit certaines exigences.

Elle réclama un cercle littéraire, ce qui impliquait un ameublement de qualité, une bibliothèque où alternaient des œuvres anciennes et des livres à la mode.

De petits guéridons serviraient de support au livre-phare du jour dont il faudrait débattre ou à la tasse de café, de thé voire de chocolat pour aviver les esprits.

Au fil des jours, la princesse Camélia eut une certaine notoriété et un cercle de participants attitrés se constitua.

Naturellement , Orion, l’elfe aux pieds d’argent se mêlait à la brillante compagnie et pour complaire à sa belle d’amour, il devint de première force aux impromptus et aux poèmes de forme fixe tels le sonnet ou le madrigal.

Une fleur, un papillon ou un oiseau lui servaient de prétextes à la déclaration d’amour poétisée et dans ce domaine, il était digne de l’Olympe.

On l’applaudissait, on l’admirait mais lorsqu’il regagnait sa demeure, il se sentait bien seul.

Il aurait volontiers échangé ses succès mondains contre une caresse même légère de la superbe Camélia qui devenait de jour en jour la rivale d’Aphrodite, la déesse de l’amour.