dimanche 3 décembre 2023

L'elfe aux pieds d'argent

 




Les lueurs de l’aube réveillèrent Orion qui s’était assoupi sur un tapis persan au pied du lit de sa bien-aimée.

Il bondit sur ses pieds d’argent craignant d’apparaître sous un jour défavorable à sa princesse et partit dans son cabinet de toilette pour reprendre l’apparence du prince charmant qu’il voulait être.

Dom Louis n’ayant personne à qui plaire se contenta d’une toilette rapide. De plus, il se concentrait sur son objectif majeur, ramener la princesse en son palais.

Après un petit déjeuner de céréales, de lait frais et de miel de la forêt, on se mit en devoir de fendre le brouillard épais qui protégeait l’étrange zone où se trouvait peut-être leur princesse.

Au fur et à mesure de leur progression, des pans de brume se déchiraient, offrant à leurs regards les contours d’une étrange cité.

Elle était protégée par une enceinte de palissandre.

Dom Louis chercha l’ouverture car aucune porte n’était apparente.

Au moment où Dom Louis crut avoir trouvé la faille, une porte dissimulée derrière un rosier grimpant, des loups blancs les encerclèrent, les prenant par surprise.

Le chef de meute montra clairement qu’il ne se laisserait pas intimider mais il traça un cœur sur le sable prouvant que les loups étaient leurs alliés.

Dom Louis ouvrit la porte de l’enceinte et chacun pénétra à sa suite, loups compris, pour découvrir une étrange cité lacustre.

Parvenus de l’autre côté du mur, les guerriers virent se profiler une énorme grotte aménagée en château mais pour s’y rendre, il fallait rompre un cercle de chevaux blancs.

Une voix s’éleva, forte et précise :

«  Qui que vous soyez, passez votre chemin. Vous n’êtes pas les bienvenus dans mon royaume. Je suis Orion, l’elfe aux pieds d’argent et je dispose de pouvoirs qui pourraient vous pulvériser si je le souhaitais ».

Dom Louis distingua une frêle silhouette dont les pieds jetaient des lueurs argentées.

Ainsi voilà donc le ravisseur de notre princesse se dit-il. Diplomate, il s’exprima de manière policée :

«  Orion, nous sommes venus en amis : nous n’avons aucun goût pour la guerre. Nous voulons simplement que Marjolaine, notre princesse aux yeux d’azur, regagne son palais car depuis son départ, les ténèbres ont envahi notre royaume. Nous vous donnerons ce que vous souhaitez, or, perles, tissus soyeux, objets rares et précieux. Commandez et vous obtiendrez ce que vous désirez.

Hélas, répondit l’elfe, ce que vous demandez, je ne puis vous l’accorder car la présence à mes côtés de la princesse devenue mienne m’est nécessaire. Si elle part, je mourrai.

C’est ainsi que s’expriment tous les ravisseurs rétorqua Dom Louis » et fort de sa valeur guerrière, il jeta son gant au pied de l’elfe.

Ce dernier l’engagea à le rejoindre dans une enceinte réservée au combat.

Les chevaux disparurent pour faire place à un magnifique champ de lices.

Sur les gradins, la princesse aux yeux d’azur, rayonnante de beauté, occupait la place centrale.

Tous les elfes de la cité l’entouraient.

Orion invita les guerriers du royaume à prendre place sur les gradins vacants.

Les loups furent priés de s’éloigner, ce qu’ils firent sans protester.

Dom Louis se vit remettre une épée. Orion gardait sa dague, celle qui lui avait offert de multiples victoires.

L’elfe préposé à la bonne marche des tournois avertit d’un son de trompe que le combat pouvait commencer.

Lorsque Dom Louis s’élança, la princesse lui jeta sa belle écharpe de soie tissée en leur royaume.

Un brouillard bleu azur tomba sur le champ de lices et lorsqu’il se dissipa, ce fut pour révéler que le vainqueur était Dom Louis.

Quant à l’elfe aux pieds d’argent, il avait quitté le théâtre du tournoi pour panser ses plaies.

Les loups encadrèrent les guerriers du royaume et la princesse prit place dans un carrosse tracté par des chevaux blancs, cadeau d’Orion qui s’inclinait courtoisement face à l’adversité.

La princesse rentra dans son royaume et un ruban bleu turquoise la précéda.

Lorsqu’elle pénétra dans sa chambre, elle découvrit une merveilleuse poupée à son effigie. Nolwenn s’était surpassée en créant un tel objet.

La princesse commanda une poupée à l’identique et lorsqu’elle fut achevée, elle l’envoya à l’elfe par le biais de serviteurs de haut rang qui empruntèrent le carrosse offert par l’elfe.

On joignit à cet original présent un coffre de perles, un autre de bijoux et un troisième de soieries pour que les hostilités cessent à jamais, ce qui fut honoré jusqu’à ce jour.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire