jeudi 27 octobre 2016

Rose Bonheur





Une rose d'amour palpite dans le cœur d' Angela et lui insuffle l'énergie nécessaire au combat qu'elle livre contre les nénuphars qui sclérosent et étouffent les poumons de ceux qui, un jour, ont cédé aux sirènes vaines de l'ennui.
Les amis sont parfois les pires personnes que l'on puisse rencontrer.C'est tentant de détruire la beauté d'autrui : elle a tout, bientôt elle ne sera plus rien et chacun de se réjouir à l'avance de la descente aux enfers de celle qui était une reine et qui deviendra servante.
C'est le conte de Peau d' Âne revisité avec la férocité de notre siècle.
La princesse au beau sourire éclatant subira une telle déchéance qu'elle n'osera plus se regarder dans un miroir de crainte d'y voir des serpents surgir de sa bouche et se faufiler dans les égouts de la mémoire.
Cependant la rose d'amour repoussera les démons et notre Angela nous reviendra avec son beau sourire, pour conter en toute simplicité l'horreur qu'elle a subie à la suite d'une rencontre qu'elle croyait amicale et qui n'était que malveillance jalouse.
La rose d'amour tournoie dans nos cœurs et nous l'offrirons en gage de bonheur à ceux qui souffrent et se débattent dans les rets de la maladie sous le nom de Rose Bonheur.

samedi 22 octobre 2016

Poker menteur



A l'approche de la Présidentielle tant désirée et redoutée à la fois par de fringants candidats qui fourbissaient leurs armes, on vit fleurir des jeux de cartes dont chacun se targuait d'avoir la main gagnante.
A peine sorti de la navette fluviale de Bercy, le baron Emmanuel surfait sur la reine de cœur, emportant dans son sillage l'amour de tulipots qui se sentaient délaissés voire abandonnés.
Son sourire réchauffait les âmes blessées et ses paroles, d'acier et de miel, faisaient mouche.
Stella s'était emparée du roi de pique car si elle s'était débarrassée, non sans peine, de l'homme qui avait créé un parti de fer et de flamme, son propre père, elle avait deviné qu'au royaume des Tulipes, une figure féminine devait avoir un versant masculin pour être entendue au tréfonds des chaumières.
Elle avait fait sa rentrée politique dans un village qui ne comptait que quelques âmes : cette manière de jouer en terrain conquis puisque restreint ne la chagrinait guère. Le proverbe selon lequel "au royaume des aveugles les borgnes sont rois" semblait ne pas l'atteindre car le but recherché, c'était de présenter une image conquérante, si possible blonde, à l'ombre d'un clocher pour rappeler ses racines.
De nombreux candidats se présentaient dans des stations balnéaires, certains d'obtenir au moins l'assentiment d'un auditoire bercé par les embruns et nourri de délicieux fruits de mer, ce qui favorisait leur adhésion tacite à des propos qui sentaient pourtant le réchauffé. L'iode leur rendait la nouveauté et le poli indispensables à toute écoute favorable.
Quant au président, il poursuivait stoïquement son bonhomme de chemin et engrangeait les commandes pourvoyeuses d'emplois et d'enrichissement à l'étranger où on lui réservait l'accueil chaleureux qu'il n'avait plus dans son royaume.
Il comptait également sur son joker de charme, celle qui lui servait d'égérie et d'amoureuse intemporelle que nous appellerons J pour satisfaire à son goût de la réserve et de la pudique retenue. J faisait la une de la presse avec bonheur; Jadis elle avait incarné une reine d' Angleterre dans une série des Rois Maudits dont le peuple se délectait, avec infiniment de charme et de véracité.
Ce ne serait sans doute pas à elle de faire la révérence à la reine d'Angleterre actuelle si leurs chemins venaient à se croiser. C'est en égale qu'elle pourrait la saluer !
Les journalistes s'interrogeaient surtout au sujet d'une photographie à la une de Paris Match, notamment un détail mis en valeur par un zoom vraisemblablement étudié : on y voyait une bague, une alliance et chacun de se demander s'il ne s'agissait pas là d'un message subliminal, histoire de procurer au bon peuple de tulipots des frissons de frivolité dont il était si friand.
La bataille entre obligés politiques demeura feutrée et oscilla sur un curseur de charme. Qui l'emporterait, de la royale J ou de la sémillante B qui apparaissait en maillot de bain, sur une plage, au bras de son mari, le baron Emmanuel, en costume pour rester fidèle à l'éthique respectée par le poète romancier Louis Aragon ?
Cette oiseuse question restera sans doute sans réponse pour le respect des intérêts inhérents à tous les habitants du royaume.
Tandis que se profilait une belle bataille fleurie, avec falbalas, paillettes, souliers vernis ou escarpins prêts à glisser sur une scène de bal aussi fastueuse que celle du château de Chenonceaux pour la soirée des prétendants à la couronne, l'irruption de Ravaillac en jupons, armées de couteaux de cuisine pour en découdre dans un corps à corps perdu d'avance, éclata au grand jour ! Ces malheureuses étaient censées gagner la porte du paradis en faisant mourir avec elles un nombre conséquent de mécréants !
On se félicita de ne pas avoir affaire à des personnes suffisamment instruites dans l'art de la pyrotechnie car tout était prêt pour qu'un gigantesque feu d'artifice explose près de Notre Dame de Paris, le fleuron du cœur royal, tuant à l'aveugle touristes, amants de la beauté et adeptes d'une religion fondée sur les principes de l'amour.
On s'interrogea beaucoup sur les puissances occultes qui agissaient sur ces femmes dont on vantait tant habituellement la pudeur, la réserve et le désir de se cacher intégralement sous des voiles noirs pour n'apparaître dans toute leur splendeur qu'à leurs maris.
Ces derniers étaient d'ailleurs pour une fois relégués dans l'ombre car ces combattantes apparurent aux yeux des rats d'élite habitués à la noirceur de leurs assaillants comme des êtres maléfiques de première force.
Un ancien haut gradé se souvint de guerrières aussi terribles à l'époque où sévissait une idéologie jusqu'auboutiste aussi meurtrière, rappelant que les femmes interpellées étaient si dangereuses qu'on devait les enchaîner durant les interrogatoires car elles étaient prêtes à mordre, à griffer jusqu'au sang ceux qui les incitaient à exposer leurs ressentiments.
Pour ces femmes enragées, pas besoin d'armes particulières, un simple couteau de cuisine faisait l'affaire.
On cita des chiffres effrayants qui impliquaient femmes et enfants, prêts à offrir leur vie en faisant basculer des innocents dans une mort programmée selon un cérémonial satanique.
Et pendant ce temps, se limant les ongles et entretenant sa coiffure de blonde qui rappelait les champs de blé d'un électorat rural, la fabuleuse Stella distillait ses paroles de miel avec parcimonie.
D'un seul coup d'éventail, elle ferait disparaître ce mal absolu en frappant à la racine, à savoir les mosquées.
Caressant un rêve secret, elle souriait en songeant à la stupéfaction que son élection engendrerait. Elle frapperait tout le monde d'étonnement en s'installant à Trianon qui gardait l'empreinte de la reine Marie-Antoinette. C'est à Versailles que le Général, référence suprême, avait reçu les grands de ce monde, exigeant du pâtissier Le notre une composition fabuleuse, en l'occurrence un cygne à base de choux et de crème glacée pour rappeler le faste d'un pays, jadis gouverné par un roi qui servit d'exemple à l' Europe entière et dont on se souvient pour avoir porté le titre de Roi Soleil.
Foi de Stella, elle ferait renaître les beaux jours et tous lui en seraient reconnaissants.
La partie de cartes allait commencer et elle disposait déjà de la dame de cœur et d'un joker.
Certaine de gagner la partie, elle se retira en son Aventin et joua avec ses enfants en riant à belles dents chaque fois qu'elle avait la main.
Cette nuit là, le président rêva qu'il était enseveli dans un château de cartes et il s'éveilla en se disant qu'une belle journée active allait chasser ces brumes qui assombrissaient son devenir.
Sa dame de cœur lui offrit la grâce de son sourire et il s'en fut, de par le monde, à la recherche de son destin qui se conjuguait avec celui du royaume dont la splendeur se rétrécissait comme une peau de chagrin.
Bien malin qui pourrait dire le nom du gagnant de cette partie de poker menteur tant les déclarations des uns et des autres étaient sujettes à caution, chacun gardant en lui l'immuable secret qui lui permettrait d'abattre à la fin de la partie, la main du triomphe.

Le retour de Mowgli






Où l'on reparle de la langue britannique et de sa civilisation basée sur l'insularité...
Tandis que tout un chacun se remettait des crimes perpétrés au nom de la barbarie et que chaque prétendant au château criait qu'il avait la solution pour mettre fin à l'insécurité, on vit refleurir avec les derniers soubresauts de l'été, un campement sauvage nommé jungle.
Était-ce pour établir un lien avec le livre connu dans le monde entier sous le titre de Livre de la jungle que ce nom peu amène pour un royaume qui se targuait de civilité fut trouvé ?
Y avait-il également un clin d’œil destiné à la "perfide Albion" qui portait plus que jamais ce surnom donné par "les mangeurs de grenouilles" au dix-neuvième siècle ?
Je vous laisse le soin de mener l'enquête et de trouver une réponse.
Pour ma part, au vu des reportages qui nous sont offerts, notamment en temps de pluie, je suppose que ce nom a jailli spontanément au cœur des infortunés migrants que chacun s'ingéniait à repousser, au mépris des droits de l'homme. Quant aux Droits de l'enfant, ils étaient également bafoués puisque l'on put dénombrer neuf cents mineurs, la plupart d'entre eux espérant en vain pouvoir rejoindre des membres de leur famille installés sur l'île de toutes les convoitises.
S'il n'y avait sur les lieux de ce campement sauvage aucune luxuriance propre à la jungle, la loi du plus fort prévalait et il arrivait que des rixes se terminent par des morts d'hommes ou que des femmes subissent la sauvagerie de certains êtres plus dangereux que la panthère du livre.
Combien de petits Mowgli pataugeaient dans la boue du camp fait de bric et de broc, comprenant même échoppes, salons de coiffure et beauté et aussi une école ? Les associations se dévouaient pour dispenser les premiers soins et offrir des repas nécessaires à la vie.
De plus, certains scribes volontaires aidaient des personnes désireuses de s'établir dans le royaume pour constituer des dossiers.
Quant à ceux qui voulaient absolument rejoindre l'île de leurs rêves, fût-ce à la nage, on les aidait également avec le recours d'interprètes car la langue française leur était pour la plupart inconnue, contrairement à l'anglais qu'ils avaient appris puisqu'ils étaient les descendants de familles colonisées par la Couronne.
Cependant, tandis que les Français s’ingéniaient à accueillir autant que faire se pouvait les enfants de leurs anciennes colonies, les Britanniques semblaient estimer que le legs de la coutume suffisait pour les dédommager du dédain qu’ils avaient eu vis-à-vis d’indigènes.
De plus le souvenir cuisant de Gandhi qui avait eu raison de la domination anglaise en filant et cousant ses vêtements afin de mettre un terme aux manufactures britanniques incitait la couronne, toujours vivace, à rester sur son Aventin, en l’occurrence, son île sacrée.
Accueillir, oui, mais avec parcimonie et sélection  judicieuse. Ne pas perdre de vue les intérêts de la couronne. Aider, oui mais pas au détriment des sujets de sa gracieuse Majesté !
Dans le royaume des Tulipes, ce souci majeur était escamoté au bénéfice de ceux qui venaient  d’ailleurs et qui devaient avoir droit au meilleur en raison de leur exil forcé.
La misère du camp où guettaient à l’affût tire-laine, coupe-jarrets, spadassins, escrocs en tout genre voire assassins contrastait avec le luxe qui fut jadis déployé par le Roi de France François 1er pour accueillir le roi Henri VIII d’Angleterre en un lieu mémorable, charmant et luxueux que l’on nomma le Camp du Drap d’Or.
Si un roi puissant était venu d’Angleterre pour parler en lieu neutre sur les plages françaises pourquoi la réciproque n’était-elle plus possible ?
Brighton ou autre port, Douvres notamment étaient-ils plus sacrés que notre belle ville de Calais, prise et reprise tant elle offrait de charmes durant la guerre de Cen Ans et pour qui une reine d’Angleterre s’était écriée « Si l’on ouvrait mon cœur, on y verrait gravé le nom de Calais » ?
Toute cette misère ambiante aggravée par de riches voyous qui faisaient des allers- retours de l’île de tous les désirs au camp de la mort augmentait l’aura et le charisme de la blonde Stella qui mettait ses légions en marche, à l’assaut des villages apeurés où circulaient des rumeurs affolantes et assassines.
Lorsqu’on se promenait dans les rues paisibles de ces bourgs dévoyés, on se demandait pourquoi cette peur frénétique de celui qui vient d’ailleurs, même d’un village voisin, s’était emparée de ces âmes fragiles mais il en était ainsi. Ce qui est obscur, et incompréhensible devient sacré.  
Et Stella marchait sur les flots du désir malsain de ces vils illettrés qui croyaient revivre des épisodes moyenâgeux et brandissaient l’oriflamme de Jeanne d’Arc pour bouter les ennemis hors du royaume, faisant un tout de la couleur, d’un accent différent voire de tenues vestimentaires.
Ils étaient autres, il fallait donc les chasser sans même prendre le temps de les écouter ou même de regarder leur visage et de plaindre leur fol exode avec femmes et enfants pour échapper à la guerre, à la mort certaine pour un sourire ou le parfum d’une fleur.
Semblable aux étoiles de mer que l’on admire sur les plages mais qui vous piquent cruellement si vous avez le malheur de marcher dessus, Stella souriante, fière d’être blonde et d’appartenir à une famille qui avait créé la haine de celui qui ne vous ressemble pas, avançait comme une reine mérovingienne, prête à toutes les cruautés pour imposer sa gouvernance. Afin de masquer sa férocité, elle parlait de son chat sur les réseaux sociaux et faisait pleurer dans les chaumières en imposant une pseudo bonté qui lui était totalement étrangère.
Et c’est ainsi que s’installa dans le royaume des tulipes la croyance folle qu’elle était la réincarnation de la Pucelle d’Orléans et qu’elle délivrerait leur monde de la jungle de Mowgli et de ses pareils, le couteau entre les dents pour vous précipiter en enfer.

lundi 17 octobre 2016

Mare Nostrum





 
" Alors mon vieux pays, nous voici encore réunis pour affronter le danger et regarder l'ennemi bien en face pour le faire reculer ! Pas de quartier pour ces félons qui s'en prennent aux enfants ! Le peuple, le peuple, le peuple ! Est-ce qu'il suffit de clamer ces mots pour qu'ils prennent corps et deviennent une entité raisonnable ? Billevesées et chienlit, voilà la triste réalité du moment !" .
Réveillé par cette voix sépulcrale qui lui rappelait tout ce qu'il avait détesté, l'amour fou de la patrie, l'ordre planifié ( comme elle l'avait agacé, sa Reine du Poitou avec son ordre juste), le président épongea son front trempé de sueur et il se rassura aussitôt en constatant qu'il se trouvait bien au château, dans un lit à sa mesure d'homme normal, le précédent aux mesures du général légendaire ayant disparu. De plus, il lui suffisait de mettre en place les diverses pièces du puzzle politique subtil pour que le royaume s'apaise.
D'excellente humeur à présent, il se leva et entama son programme salutaire des mille pas, destiné à lui donner une silhouette convenable pour prétendre à prolonger le bail au château. Il avait tant de projets pour le pays ! Pas de charge héroïque à la manière du Général mais un subtil échiquier où chaque pièce avait sa place.
Il rêvait du Échec et Mat final en sa faveur.
Il s'ébroua comme un percheron de son terroir natal où brillaient les pommiers et s'en fut allègrement au bureau élyséen. Compulsant les pièces des dossiers accumulés, il écrivit des notes et instructions diverses destinées à ses secrétaires puis entama l'introduction d'un discours qu'il fit suivre de plans détaillés pour que ses plumes lui proposent des variantes dont il ferait ensuite un harmonieux composé qu'il retravaillerait sans fin jusqu'au moment de le proclamer afin de lui donner la patine idoine.
C'est en travaillant de cette manière qu'il avait asséné une série d'anaphores pour terrasser son adversaire et il espérait bien recommencer une démarche victorieuse.
Après avoir travaillé quelques heures, il éprouva le besoin de souffler un peu. Il alla à la fenêtre et l'ouvrit pour admirer le jardin.
Un oiseau bleu apparut. Il portait dans son bec un message.Dès qu'il en fut délesté, il repartit à tire d'aile vers un ailleurs céleste. Le message contenait deux mots: " Mare Nostrum".
Le président revint s'asseoir au bureau et les yeux mi-clos, il revit les passages mythologiques des textes étudiés dans son adolescence.
L' Odyssée était souvent proposée par les pères en guise de versions ou de préparations.
Un passage en particulier lui revint en mémoire, celui d' Ulysse rejeté sur la côte phénicienne, nu et couvert d'écume lie de vin après un dernier naufrage.
Qui aurait pu miser sur cet homme démuni à l'extrême, seul alors qu'il avait quitté Troie avec de nombreux guerriers ?
Ils étaient morts les uns après les autres, victimes des sirènes, des lotophages, de la déesse Circé et du géant Polyphème.
Cependant, après s'être fait reconnaître à la cour du roi Antinoos, il était rentré dans son île d' Ithaque, vingt ans après l'avoir quittée et avec l'aide de la déesse Athéna, il avait tué ceux qui avaient osé profaner son palais et avait retrouvé sa douce Pénélope.
Il en va ainsi de la politique pensa-t-il avec bonheur. On vous dit perdu mais des événements se produisent, inattendus, inespérés et l'espoir renaît comme le phénix des légendes.
Le grec et le latin, rien de tel pour vous rendre le sourire. De plus, ces racines profondes étaient celles du royaume et la voix du général lui venait en écho pour lui rappeler que la perfide Albion n'était pas le nec plus ultra de la configuration européenne.
" Je ne les voulais pas, ces Anglois imprévisibles, accrochés à leur île comme des moules sur leur rocher et regardant toujours vers l'ouest. Ils usent de duplicité et leur langue est infernale. Seul, le baron Emmanuel, cet enfant indiscipliné est capable de la parler avec élégance et finesse. Pour refaire surface, mon ami, il vous faut regarder vers le sud, l' Espagne, le Portugal, l' Italie, les Latins en somme et la Grèce, notre mère patrie."
La voix s'éteignit et le président quitta le château pour méditer à La Lanterne, en attendant la venue de sa compagne qui lui rendait une seconde jeunesse.
Grâce à sa présence apaisante, il se faisait fort de formuler un plan qui lui permettrait de briller parmi ses pairs dans les prochains conseils.
Ne serait-il pas bientôt sacré L' Homme Mondial 2016 ? Les voies augustiniennes lui étaient donc ouvertes !
C'est avec sérénité qu'il ferma un instant les yeux, rêvant à cette belle mer Méditerranée qui lui offrirait les lauriers de la Victoire !

dimanche 16 octobre 2016

A Giovanna Valls Galfetti

  


Chaussée de baskets et coiffée d'une casquette à la Gavroche, Giovanna marche dans Paris avec l'espoir absurde de passer inaperçue.
L'ombre du grand frère, à la main ferme, fier de sa famille, de son père au pinceau nuancé et de sa mère, flamboyante et aimante, cette ombre sacrée et si fraternelle lui donne une dimension surréaliste.
Elle est à la fois la petite sœur fragile qu'il faut protéger, la muse de la fraternité et la diva du Paris côté Saint -Germain des prés.
Sion voulait lui offrir une robe de soirée, il faudrait chercher dans les archives une toilette digne de Marie Laurencin ou une création d'inspiration Paco Rabanne ou Yves Saint-Laurent.
Mais Giovanna se moque des falbalas, elle préfère les tenues agréables à porter, conçues pour favoriser le mouvement.
Ce dont elle a horreur, c'est l'immobilité.
Il faut que ça bouge!
Elle sillonne les routes de France, d'amis en amis pour finalement revenir à son port d'attache, la maison familiale de Barcelone qu'elle aime tant et où elle se ressource avec bonheur pour notre joie à tous !

samedi 15 octobre 2016

La Baie des Anges




Jamais nom ne fut aussi bien porté. Depuis la fête tragique qui éclipse le bal des Ardents et autres célébrations du bonheur qui trouvent un étrange dénouement sanglant et barbare, aucune magnificence ne s'était ainsi drapée dans la pourpre indigne, commandée par l'ignorance et la stupidité.
Aujourd'hui les anges volaient et distribuaient à pleines brassées, roses et perles du souvenir.
Le souvenir ardent de ces victimes innocentes inonde notre cœur des fils d'argent de la Fée des Lumières.

La Flûte enchantée



  


Tandis qu'Aude faisait des rêves d'or où Victor tenait lieu de prince charmant, on tira au sort le nom de l'audacieux chargé de trouver la flûte enchantée et de la rapporter.
Le sort désigna Florian surnommé le magnifique en raison de sa belle chevelure bouclée.
Son bagage fut vite préparé et il prit la route prestement en jouant de l'harmonica pour s'encourager à partir vers son destin;
Vienne, la ville des valses et de Mozart aux divins opéras, au nombre desquels figurait précisément La Flûte enchantée lui semblait être l'endroit de la nécessaire trouvaille.
Il marcha longtemps, s'arrêtant à la nuit tombée, à la fortune du pot, festoyant parfois dans des châteaux ou dormant chez des viticulteurs ou des paysans qui lui offraient les fruits de leur labeur.
Il s'émerveilla notamment de la qualité du pain et se promit d'en confier la recette au boulanger à son retour.
Chocolatines, croissants et babas à la fleur d'oranger complétaient ces recettes de pain d'antan.
Une pierre dans le jardin des roses ? se dit-il plaisamment car outre ses beaux cheveux, Florian le magnifique était célèbre pour son âme de poète;
De temps à autre, il notait thèmes et phrases qui lui venaient en contemplant les paysages ou les beautés qui s'offraient à lui.
Des lettres d'amour naissaient spontanément sous sa plume lorsqu'il croisait un beau regard mais il ne perdait pas de vue l'objet de sa mission et il redoublait de vivacité pour approcher du but.
Un heureux hasard lui offrit la chance de se rapprocher de la ville enchantée plus commodément. Une troupe de comédiens qui partait interpréter Les Jeux de l’Amour et du Hasard dans la ville mythique lui enjoignit de se joindre au groupe. Ils avaient précisément besoin d'un musicien et Florian leur plut par son art de jouer mille airs charmants à l'harmonica.
Ainsi intégré à la troupe, Florian ne vit pas le temps passer, donnant son récital personnel de ville en ville et c'est ainsi qu'il arriva à Vienne, précédé par une belle réputation là où gisait le trésor symbolique qui contribuerait à la résolution de l'énigme.
On l'accueillit les bras ouverts et chacun se fit une joie d'organiser une fête au cours de laquelle il donnait une prestation de qualité.
L'harmonica devint à la mode et bientôt tous les enfants en réclamèrent à leurs parents.
Un jour, alors qu'on lui demandait ce qu'il était venu faire à Vienne, il lança : " manger de la sachertorte, boire des cappuccinos et rapporter la flûte enchantée.
Ce qui passa pour une boutade fut suivi d'effet et les dons affluèrent.
Offrant les pâtisseries aux enfants, il n'eut bientôt que l'embarras du choix concernant les flûtes.
L'une d'elles néanmoins attira son attention: c'était une flûte de cristal et elle était ornée de roses d'or et de grappes de mimosas.
Ces indices lui laissèrent à penser que c'était bien la  flûte qu'on lui réclamait.
Il donna un ultime récital et prit la route du retour. Une dame fortunée lui fit don d'un carrosse et d'un bel équipage. Le coffre empli de trésors légués par ses admirateurs ainsi que de victuailles destinées aux provisions de bouche du voyage, le carrosse s'élança sur la route du bonheur.
Lorsqu'il arriva à destination, Florian fut acclamé. Un virtuose joua un air de flûte et les deux tours qui emprisonnaient les roses d'antan s'effondrèrent pour libérer des allées de roses prodigieuses poudrées d'or. Chaque habitant reçut une rose magique et trouva le bonheur.
Attiré par le renom du village aux mille roses, chacun eut à cœur de prendre sa part de bonheur dans tout le royaume et cet afflux fut à l'origine d'une foire dont on vanta les vertus et les échanges commerciaux.
Victor revint prendre des nouvelles d’Aude et renonça, pour elle, à sa vie itinérante en jouant du violon, ce qui enchanta l'âme des habitants.
Il se produisit aux alentours, accompagné par Florian à l'harmonica et tous deux furent célèbres jusqu'à la fin de leurs jours.