jeudi 30 avril 2020

La valse des amours


La valse des amours
Elle est revenue à la mode depuis son bannissement, la valse des amants et tous les violonistes ont eu à cœur d’interpréter les dernières nouveautés, d’Amélie Poulain à Un long Dimanche de Fiançailles.
Louis de Rohan a organisé un bal dans son château de pierres taillées comme au Moyen- Age et les personnes de renom s’y sont pressées en brandissant le bristol de leur invitation, banquiers d’affaires, romanciers et poètes, joailliers et politiciens de tous bords.
C’est alors qu’un Arsène Lupin des faubourgs est apparu, vêtu d’un smoking princier, faisant valser les plus jolies femmes avec un incroyable brio !
Lors d’une fâcheuse coupure de courant, le beau jeune homme s’éclipsa, emportant les bijoux les plus précieux de ces dames, pâmées pour la circonstance !
Ne pleurez pas, Mesdames dit le comte avec superbe, vos bijoux sont assurés car j’y ai veillé et je me fais fort de vous les restituer, à l’identique !
Et sur ces mots, il enlaça la reine de la soirée et lui murmura à l’oreille mille et un mots d’amour tandis que les violons jouaient Le beau Danube bleu avec tant d’émotion que chacun crut percevoir le bruit des vagues.
La soirée se prolongea jusqu’à l’aube et les dames, alanguies, ôtèrent leurs mouches d’ornement en taffetas et les petits bijoux  qui étaient semés artistiquement dans leur chevelure, face à leur psyché en songeant au jeune voyou avec langueur et priant secrètement pour qu’il échappe à la geôle car elles avaient vécu, dans ses bras, les spasmes de l’amour !

Pour un amant


Pour un amant
Pour un amant des royaumes lointains où s’abrite l’amour, j’ai relu le Cantique des cantiques et j’y ai trouvé tant d’images empreintes d’un désir harmonieux que mon cœur s’en est ému.
Jamais prière dédicacée à l’auteur de nos jours n’est parvenue à ce paroxysme de passion, chanson du bonheur exaltant les paradis perdus.
«  La tsigane savait d’avance nos deux vies barrées par les nuits, nous lui dîmes adieu et puis de ce puits sortit l’espérance » écrivait le poète Guillaume Apollinaire dont chaque mot fait mouche en mon cœur.
L’incroyable mélodie qui émane de ses variations poétiques, vrille les flots de la passion à la manière d’une fée juchée sur des escarpins de verre, ornés de cabochons précieux.
Je m’évade sur les chemins du rêve et je me revois, jeune et naïve, mes longs cheveux flottant au vent, l’esprit encombré de mille pensées baroques qui faisaient de moi une étrange incarnation du désespoir sculpté dans l’argile du désir.
Je me revois, courant dans les collines, à la recherche de l’édelweiss miraculeux et de pierres lacustres en forme d’étoiles, un peu comme si des étoiles filantes s’étaient figées pour nous offrir des bijoux précieux.
J’ai trouvé les mêmes rêves fous dans les livres de Sylvain Tesson mais loin de rechercher une panthère des neiges, je suis partie vers les oueds pour y trouver le prince d’une oasis perdue qui m’attend depuis tant d’années et que j’ai essayé, en vain , d’éviter, craignant que mon cœur n’éclate d’ivresse et de bonheur !
« Mon bien-aimé est descendu à son jardin aux parterres embaumés pour paître son troupeau dans les jardins et pour cueillir les lis ».
En relisant les versets parfumés du Cantique des cantiques, je me revois, enfant, écoutant l’histoire du Roi Salomon et de la Reine de Saba, telle que la racontait une dame, fabricante de meubles, qui portait toujours une liseuse faite par ses soins au crochet, point appris dans un orphelinat.
Cet ouvrage dissimulait le haut de sa blouse blanche de patronne pour se montrer grande dame certes mais vêtue avec modestie face à ses ouvriers qui la vénéraient et la redoutaient de manière équilibrée.
Ses paroles tombaient sur mon cœur comme des perles tandis que mes parents l’écoutaient par politesse.
Heureux temps de l’enfance où, en dépit de mes impressions d’être le cygne noir d’une flottille de cygnes blancs qui glissent sur les eaux limpides des lacs, je gardais les émeraudes sacrées de l’amour !

mercredi 29 avril 2020

Contes du Grand-Ouest

Contes du Grand Ouest Des fées, des princesses, des royaumes, de l’amour, des épreuves, des déceptions, mais surtout des sentiments profonds, des aventures épicées et une magie omniprésente… A chaque conte que nous propose Marguerite-Marie Roze, nous sommes assurés de voyager, de nous libérer de nos idées noires, de partir en quête de terres inconnues et de vibrer en écho avec les personnages … Et ce, quel que soit notre âge bien évidemment. Car y a-t-il seulement un âge pour espérer et pour rêver ? Des rêves de petites filles et des fantaisies de grandes personnes... Voilà ce dont regorge le nouveau livre de Marguerite-Marie Roze, qui avec habileté mélange folklore régional et histoires traditionnelles…Un ouvrage charmant, tout simplement.

Peut-être


Peut-être
Peut-être, may be, si Dieu le veut,, ces locutions qui visent à freiner toute frénésie surgissant au lendemain d’un confinement aigu , rythment le cours de notre vie, lui conférant le droit de s’emparer de notre âme qui a toujours tendance à voguer au fil des nuages et des rivières aux reflets d’argent.
Jamais épée de Damoclès ne fut aussi présente et lors des dernières guerres et plus précisément de l’Occupation, l’espoir vibrait dans le cœur des aspirants à la liberté et chacun pouvait entrevoir l’azur du lendemain.
Nos jours sont assombris par les ailes des chauves-souris, protégées par les écologistes et par conséquent intouchables.
En pénétrant dans une église landaise peu fréquentée, j’avais été émue en voyant fuir une nuée de chauves-souris qui logeaient dans la charpente et j’avais éprouvé une sorte de ravissement, ignorant que, par la suite, en provenance d’une grotte maléfique située dans l’empire du milieu, elles pourraient être porteuses du plus terrible virus qui se puisse trouver !
«  Aujourd’hui peut-être ou alors demain » susurrait Fernand Sardou, magnifiant ainsi la nonchalance méridionale.
Cet homme qui incarnait la bonne humeur était certainement à mille lieues d’imaginer que cette locution « peut-être » pourrait revêtir une forme d’avertissement !
Peut-être, si vous êtes raisonnables, le cours de votre vie pourra suivre le rythme de la valse du Beau Danube Bleu !

Chevelure de fée


Chevelure de fée
J’ai brossé tes longs cheveux, ma mie, puis je les ai tressés en y plaçant de petites étoiles d’argent et de toutes petites roses pour apporter à ta chevelure de fée la touche cosmique de la beauté.
J’ai mis mon pourpoint de soie, j’ai pris mon violon et nous sommes allés dans notre parc où s’étoffent les althéas et nous avons pris place dans le pavillon de nos amours, meublé d’un sofa, d’un guéridon garni de brioches à la cerise et d’un service à thé contenant de généreuses pâtisseries à la crème d’amandes et à la fleur d’oranger.
Nous avons bu le thé à petites gorgées puis, mon amour, je t’ai serrée tendrement contre moi et, le cœur battant à tire-d’aile comme des oiseaux effectuant leur parade nuptiale, nous nous sommes enlacés et nous avons oublié la noirceur ambiante du monde dans cette oasis d’amour.
Nous avons franchi les mille lieues de la passion, allant de Chandernagor à Pondichéry pour aboutir au Taj Mahal de nos rêves.
Nous avons repris le cours de nos vies, moi au violon et toi, au plumier du désir, trouvant les mots qui accélèrent la frénésie érotique de la passion.
De concert, nous avons fait usage de tous nos sens pour qu’explose, par vagues, l’immense symphonie de notre amour.

mardi 28 avril 2020

Le parchemin d'amour

Le parchemin d'amour
Il le portait sur sa peau, tatoué avec art, le parchemin d'amour qui restituait au fil des jours le parfum de ses passions !
De Gabrielle, pure fiction mais si mélodieux lorsqu'il prononçait ce nom à Laura, Laura la belle qui figura dans le panthéon de son cœur, sa fille tant aimée, aux yeux de déesse, il a chanté l'amour sous toutes ses formes, cherchant la perle rare, celle qui figurerait à jamais en son âme meurtrie dès son enfance qui ne peut figurer dans les paradis perdus mais plutôt dans le royaume, en devenir des royaumes d'amour que l'on doit conquérir, jour après jour, avec l'aide de ses fans qui étaient ses plus fidèles partisans, toujours partants pour une randonnée d'enfer menant dans les champs élyséens des passions qui jamais ne s'éteignent !

La petite sirène d'Andersen


La petite sirène d’Andersen
Croyez-moi si vous voulez mais la petite sirène, à Copenhague, s’est masquée !
J’ai déjà eu tant d’ennuis pour l’amour d’un prince dit-elle que je n’ai pas eu envie de succomber à ce terrible mal qui frappe la terre entière !
La petite sirène a voulu disparaître de son socle et le bronze s’est fondu en chair mi- humaine mi- poisson et notre adorable nageuse a plongé dans les eaux froides en se jurant de ne plus jamais aimer un être humain, ingrat et volage.
Elle a longtemps nagé et lorsqu’elle a découvert un voilier dans sa ligne d’horizon, elle s’est méfiée.
Mais la personnalité à bord n’était autre que l’incroyable Greta et toutes deux ont sympathisé et échangé des propos au sujet de la nature, autour d’un verre de citronnade.
Puis la petite sirène a repris sa route, réconfortée par le nouveau visage de l’humanité, capable de se fâcher pour la bonne cause et de s’imposer en dépit de sa fragilité.
La petite sirène a enfin regagné la grotte de son enfance et ses sœurs lui ont réservé un accueil mémorable : dîner de gala à base d’algues et de laitances de truites, amandes de mer et autres mets succulents se sont succédés sur la table de porphyre.
Le lendemain et les jours suivants, la petite sirène a peigné ses longs cheveux qu’elle a ornés de fleurs de lotus et de tiaré puis elle a observé l’horizon et lorsque le prince est apparu, à bord d’un voilier d’or, son cœur a cessé de battre et elle l’a rejoint dans un univers parallèle où seul, l’amour a droit de cité !