mardi 7 avril 2020

Henri le Maudit


Henri le Maudit
Chevauchant  par monts et par vaux, Henri le maudit tente d’échapper à son funeste destin.
Il est le proscrit, le banni, celui que l’on redoute de croiser tant on l’assimile au valet de la mort qui hante les terres bretonnes.
Or, en voulant abreuver son cheval Sabot d’argent dans la le courant d’une rivière, le comte Henri de Verneuil, aperçut une biche emportée par les flots.
N’écoutant que son courage, il se dévêtit et partit à la nage pour sauver l’animal aux prises avec le bouillonnement de la rivière.
Sa force était légendaire, c’est pourquoi il fit pression sur la biche et la ramena près des roseaux où il aménagea un lit de feuillages et de fleurs pour lui rendre sa vitalité.
Epuisés par les efforts fournis, ils s’endormirent sous la lune, réchauffés par le souffle de Sabot d’argent.
Lorsqu’il s’éveilla , le comte Henri découvrit une magnifique jeune fille aux longs cheveux dorés.
La biche avait disparu.
Henri s’empressa de faire du feu et de préparer une soupe avec des ingrédients qui se trouvaient dans un sac de secours placé près de la selle de son destrier.
Le fumet réveilla la jeune fille qui lui témoigna sa reconnaissance en lui tendant les bras.
Ils mangèrent en silence puis la jeune fille se laissa envelopper par la tendresse de son sauveur.
La biche était un avatar de la princesse Aude de Malestroit et sa marraine, la fée de Brocéliande l’avait envoyée sur un site périlleux dans l’espoir de rompre le sortilège qui s’était emparé du comte Henri, faisant de lui un maudit et un banni.
Son courage et sa force lui ayant permis de prouver sa vaillance triomphale, il était à présent délivré du sortilège qui pesait lourdement sur sa destinée.
Convaincu d’avoir, de surcroît, trouvé l’amour, Henri que l’on n’appellerait plus jamais le maudit, enlaça sa bien-aimée avec fougue, la couvrit de baisers et lui promit de lui envoyer une escorte princière pour l’emmener dans son duché au titre de future épousée.
Le souvenir ému de sa blonde chevelure cascadant sur un corps aux formes parfaites, nacré et rosé, lui donna des ailes pour son voyage du retour et dès qu’il parvint en son château, il fit appel à de nombreuses personnes dotées d’un sens aigu de la décoration et de la couture stylisée pour transformer la forteresse en havre charmant, prêt à accueillir la plus belle princesse qui donnerait une lignée chevaleresque à Henri devenu le bienheureux !

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