samedi 11 avril 2020

Alice et le miroir vénitien


Alice et le miroir vénitien
En poursuivant le lapin blanc qui se plaignait toujours d’être en retard, Alice se trouva dans une petite pièce qui était illuminée par la présence de nombreux miroirs.
Elle en choisit un qui portait en son cœur une rose dont les tons étaient du plus bel effet. C’était en fait un poudrier qui faisait office de miroir par la même occasion.
Sa sœur Adèle refusait toujours de lui laisser regarder de près son poudrier c’est pourquoi Alice fut aux anges de pouvoir ainsi s’approcher d’un objet qui lui était interdit à la maison et qui semblait si beau et si pratique à en juger par l’habitude répétée d’Adèle de lui rendre une visite pour s’assurer de l’état de sa beauté.
Alice fut enchantée de découvrir à l’intérieur du poudrier magique une décoration qui reprenait ses traits en lui donnant une finesse inaccoutumée.
Elle activa la houppette qui était jointe au poudrier et se poudra avec délices : elle était enfin une jeune fille certifiée et reconnue.
Un nuage de poudre ocre et rose se développa dans la pièce, mettant en relief un magnifique miroir vénitien qui avait échappé à sa vue.
Elle le prit avec délicatesse et vit son visage se transformer d’une seconde à l’autre.
Un tapis de fleurs, roses, jasmin et réséda, orchidées, déroula une traîne royale qui l’incita à ôter ses souliers vernis et à se déplacer avec précaution sur cet accessoire magique qui se mit à onduler pour devenir une véritable mer fleurie où nageaient des dauphins.
Sautant de nénuphars en lotus, elle finit par arriver dans une prairie où elle retrouva, sans en être surprise,  le chapelier fou et le lièvre de Mars qui prenaient le thé de manière chaotique et charmante.
Le lapin blanc arriva tout essoufflé ; il s’épongea le front avec un mouchoir brodé à l’effigie de la reine de cœur puis but avec délices le contenu d’une tasse de thé venu des Indes.
Alice accepta également une tasse, se poudra ensuite le visage d’un geste machinal et se retrouva, de ce fait, dans sa chambre, une poupée sur les genoux.
«  Qui a encore pris mon poudrier » ? dit Adèle avec une colère qui n’était pas feinte mais Alice put répondre qu’elle n’était pas la coupable.
Elle décida de faire la demande d’un poudrier ou d’un miroir à la bonne fée, sa marraine et se replongea dans la lecture de son livre favori A l’ombre des cerisiers en fleurs qui lui apporta, comme d’habitude, le plaisir de vivre les aventures d’un descendant du chat botté ou le voyage inédit d’une jeune femme sur les routes de Saint Jacques de Compostelle.
Le chant d’un oiseau interrompit sa lecture et elle se promena dans le jardin en rêvant à une prochaine expédition dans le monde féerique imaginé par un mathématicien britannique, Lewis Carroll !

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