Parle-moi

Parle-moi

Parle-moi mon amour et ces mots deviendront des caresses qui m’effeuilleront comme le zéphyr dans les roselières.

J’étais morte et me voici revenue aux sources de la vie.

Tu es à mes côtés et je retrouve le goût du rire et des chansons.

Parle-moi mon amour mais il n’est pas besoin de se dire les mots pour les capter sur les lèvres des amants.

Et le vent emporta ces paroles qui semèrent çà et là comme des graines de sarrasin, cette bonne semence qui nous vient d’un orient disparu.

Le prince des mots

Le prince des mots

Dans un éclat de soleil, du jade dans les yeux et des étoiles dans les mains, il est apparu, le prince des mots.

Il avait un accent occitan, il était grand et voûté et je suis entrée instantanément dans la ronde des mots turquoise dont il était le maître absolu.

Un jour, un an, un siècle, qu’importe ? C’est le prix de la bohème folle et de la quête de l’amour absolu.

Prisonnière des mots bleus, je suis restée dans la ronde, faisant fi de la mort et des promesses non tenues.

Dans cette ronde, j’ai poursuivi la quête et je suis à l’orée de la forêt magique, pleine d’idéal et de jeunesse éternelle.

La fée Mimosa

La fée  Mimosa

Elle est entrée dans ma vie, sans crier gare, avec ses petites sphères en or dont elle a parsemé le tapis persan de ma chambre.

J’ai tout de suite composé des bouquets et je suis restée contemplative devant tant de beauté.

Puis la fée s’est mise au piano et elle a joué Princesse Czardas avec tant de brio que j’en suis demeurée toute étourdie.

De petites fées sont venues ensuite pour nous servir des rafraîchissements et de jolis plats où dominait la couleur jaune ont jeté une note solaire, offrant à ces jours d’hiver un nuage duveteux comme les poussins.

Des vers de Francis Ponge me sont revenus à la mémoire « le gui la glu sorte de mimosa nordique » et j’ai réalisé cette alliance du symbole celtique et de la fleur du midi qui orne les corsos de Provence.

Après m’avoir offert tous ces cadeaux, la fée Mimosa s’en est allée, à petits pas, projetant sur le sol glacé les larmes du soleil.

La princesse Roxelane

La princesse Roxelane

Sur le chemin des écoliers, la princesse Roxelane s’extasia sur un arbre fabuleux qui était fleuri de mimosa, comme s’il s’agissait de promesses de bonheur.

Elle sortit de son sac une soierie pour protéger sa robe couleur du temps et s’assit au pied de l’arbre, espérant qu’un miracle similaire à celui que vécut le prince Siddhârta se produise  mais elle s’endormit, rêvant qu’une colombe géante l’emmenait dans les cieux.

Lorsqu’elle s’éveilla, elle se trouvait dans un palais aux couleurs de safran. Des pierres en topaze renvoyaient les éclats solaires et des mimosas garnissaient de nombreux vases, jetant une note de bonheur dans toutes les pièces qu’elle explora.

Un prince, assis au clavecin, jouait des airs charmants et à sa vue, il se leva, lui baisa la main et tous deux se mirent à danser au son d’une musique envoûtante et féerique.

Ils dansèrent jusqu’à la tombée de la nuit et se laissèrent guider vers une chambre décorée de bibelots, de fleurs et de pierreries couleur soleil.

Le lendemain, on annonça, en grandes pompes, les fiançailles du prince Orlando et de la princesse Roxelane.

Le mimosa devint la fleur symbolique du royaume et l’on décida d’en prolonger la saison en écrivant des contes, des poèmes et des chansons !    

On l'appelait Petit Bonheur

On l’appelait Petit Bonheur

On l’appelait Petit Bonheur lorsqu’il était bébé tant sa beauté éclatante jaillissait de l’écrin garde-fou de son berceau.

Aujourd’hui, il mérite encore ce surnom même s’il adore virevolter dans le salon avec la cape et le masque de Bat man ou construire des barrages pour imiter les Gilets Jaunes qu’il croise en chemin avec Papa et qui l’obligent à faire un détour avant d’atteindre son paradis, La Jalousie où l’attend sa Mamie, alias la fée bleue.

On pourrait l’appeler Petit Philosophe tant il aime argumenter et établir des corrélations entre des faits qui le troublent ou encore Maestro lorsqu’il crayonne des dessins sur son tableau.

Il nous tarde de le revoir car il est notre petit prince et nous craignons toujours qu’un serpent le guette pour l’emmener loin de nous, ce qui, assurément, nous briserait le cœur !

Mon amant du bois joli

Mon amant du bois joli

Il m’est apparu au détour d’un sentier, beau, une chevalière et une gourmette en or pour le distinguer du commun des mortels et il m’a souri.

Puis il a pris sa guitare et a joué Les yeux noirs à la manière de Django  Reinhardt et les oiseaux se sont tus, sous le charme.

J’ai pris mon carnet et j’ai tracé quelques lignes pour immortaliser sa beauté et le prince des gitans a mis un foulard sur mes paupières pour m’emmener dans sa roulotte.

Nous avons beaucoup voyagé et j’ai ainsi pu écrire un livre à la gloire du peuple vagabond, errant par principe et amour de la liberté.

Mon amant du bois joli, tu es l’unique prince de ma vie !