lundi 25 avril 2016

Les étoiles du destin


Dans les rivières perdues, les Amants cherchent les étoiles qui sont tombées un jour et dont chacune a sa jumelle ! C’est ainsi que le prince Amant trouva une étoile rose qui se développa et donna naissance à une ravissante créature qui lui semblait destinée.
 La nacre de son teint, la beauté de sa chevelure savamment tressée et piquées de roses minuscules et de perles, un port majestueux, tout concordait et offrait un vibrant rappel de sa majestueuse prestance et de la délicatesse de ses traits.
La princesse Espoir de Rose s’inclina devant son prince et ils firent une promenade charmante, escortés par des oiseaux bleus.
Sous une pergola où couraient volubilis, églantines et liserons, ils parlèrent peu, laissant leurs regards développer des « romances sans paroles » inspirées par les poètes. Le temps passa et chacun regagna sa demeure, se promettant de se revoir le lendemain.
Mais hélas, lorsque le prince arriva au lieu de rendez-vous, il ne trouva qu’une pergola désolée avec une jonchée de pétales flétris. Espoir de Rose avait laissé une lettre parfumée dans laquelle elle s’excusait de son absence. Des affaires pressantes concernant son royaume exigeaient son départ mais elle se faisait fort de revenir aussi vite que possible pour entretenir l’orchidée de leurs amours. Le prince s’en revint chez lui et commença une romance destinée à la dame de ses pensées.
Se piquant au jeu de l’écriture, le prince Amant se livra à une intrigue romanesque où les mots d’amour coulaient comme des ruisseaux de miel embaumés de fleurs de jasmin et d’oranger.
Son entourage finit par lui conseiller de se tourner davantage vers les affaires du royaume car lui dit-on avec beaucoup de finesse, la princesse qui avait sacrifié son amour naissant aux intérêts de ses sujets n’apprécierait pas que son doux ami passe des journées et des nuits à écrire.
Afin de ne pas nuire à l’équilibre de son royaume, le prince convint de s’occuper davantage des affaires du jour. Néanmoins il se réserva quelques heures pour méditer et écrire. Il fit doter la pergola d’un espace confortable afin de pouvoir poursuivre son roman. De plus, il dépêcha une ambassade au royaume de sa bien-aimée pour connaître le devenir de ses activités. Il choisit un assortiment de bijoux précieux où les perles, l’or et les pierreries abondaient, finement travaillés par l’orfèvre du palais. Mais cette délégation revint avec ces trésors et une étrange nouvelle : la princesse Espoir de Rose était inconnue !
Accablé par cette révélation, le prince décida d’oublier cette rencontre mais comme il s’était piqué au jeu de l’écriture, il poursuivit le roman en y jetant avec l’énergie du désespoir les détails de la beauté d’Espoir de Rose qui se décuplaient avec l’énigme de son absence.
Bien lui en prit car un jour, alors qu’il employait les plus belles tournures de son répertoire pour décliner sa beauté, une main veloutée et fraîche se posa sur la sienne.
Elle était de retour, sa jolie fée, son étoile et elle souriait avec une tendresse inouïe.
Ils tombèrent dans les bras l’un de l’autre et s’aimèrent sans tenir compte de l’ombre qui les enveloppait.
Afin de ne plus subir la cruauté d’une absence, le prince emmena sa belle au palais, ordonna que l’on serve un souper des plus fins et des plus galants et fit conduire son aimée dans une suite où elle put revêtir une tenue de rêve qu’il avait commandée pour sa venue quelques mois plus tôt.
Ainsi parée, elle éblouit chacun par son étrange beauté, presque irréelle et l’on comprit pourquoi le prince avait pu être distrait de ses préoccupations royales. Il restait néanmoins une interrogation cruciale : d’où venait la princesse ? et pourquoi les habitants de son palais semblaient ne pas la connaître ?
C’est très simple, dit-elle avec un sourire, c’est la consigne que j’avais donnée avant de partir car je craignais que des personnes mal intentionnées veuillent s’en prendre au royaume et faire dire sous la menace, dans quel lieu je me trouvais. Mais ajouta-t-elle avec son sourire lumineux, je veux bien accepter les présents somptueux que vous me réservez car on m’en a fait une fidèle description. Cependant dit-elle finalement, rien ne m’est plus précieux que vos deux bras autour de mon corps et vos lèvres sur les miennes.
Plus amoureux que jamais, le prince mit un genou à terre et fit sa demande de mariage, une main sur le cœur.
Espoir de Rose lui accorda cette main sans l’ombre d’une hésitation et après une nuit apaisée, elle reprit la route, escortée par les officiers du palais.
Il fut convenu qu’elle préparerait son trousseau de mariée et que le prince mettrait ce temps à profit pour organiser les noces.
Il se promit de terminer son livre et d’en parer le bouquet de la mariée le jour venu en gage de son éternel amour.

mercredi 13 avril 2016

Tulipe et Fanfan




Tulipe et Fanfan sont les reines du poulailler à La Jalousie et Léo aime admirer leurs jolies tenues de bal festonnées, à petits pois.
Elles sont habituées à régner, repoussant les assauts de coqs audacieux qui y laissèrent la vie, à force de rebuffades.
Elles toisent les nouvelles venues, rousses et peu inclines à prendre la clef des champs comme elles.
Elles ont vite fait de voler par-dessus le grillage et de se promener dans la cour, gobant çà et là des vers de terre nourrissants et diverses petites trouvailles qui ont le goût de la liberté.
Léo est aux anges lorsqu'il les voit parader sur la pelouse et s'aventurer près de la fenêtre où Mamie les contemple dans toute leur gloire.
Mamie s'oppose à ce que ces reines finissent dans une marmite. Elles mourront de leur belle mort après avoir pondu tant de bons œufs qui parfois méritent d'entrer dans le livre des records pour leur poids. Il n'est pas rare de trouver deux jaunes dans un œuf qui servira de base aux crèmes diverses dont chacun se régale.
Longue vie à ces reines de beauté qui sont les compagnes de jeux du petit Léo qui décidément entre dans le pays des Merveilles lorsqu'il vient avec Papa chez Papi et Mamie, sans oublier Parrain, attentif à son confort et à son développement.
A bientôt, Léo, pour d'autres rencontres synonymes de beauté et de valeurs champêtres !

lundi 11 avril 2016

L'ours de Mamie






Chez Mamie, il y a un vieil ours prénommé Martin. Il est impressionnant.
C'est pourquoi Léo s'en approche avec prudence. Est-ce vraiment une peluche? Il le regarde de ses yeux scintillants qui ressemblent à des boutons.
Léo le touche un peu. Rien à voir avec son nounours Koala, si doux que l'on veut toujours le câliner.
D'ailleurs Léo l'a choisi avec Papa dans une nounourserie.
Martin, lui, a été apporté un jour de Sainte Catherine dans le Nord de la France. Mais la petite fille qui l'a reçu en cadeau, aujourd'hui la mamie de Léo, l'a adopté car elle était toute seule dans une petite cour triste. Alors Martin est devenu pour elle un compagnon de chaque instant.
Plus tard il a dû céder un peu de sa place à la poupée Boucle d'Or, articulée, aux jolies boucles blondes.
Léo se promet d'avoir aussi un petit compagnon qu'il pourra coiffer et habiller.
Mamie racontait des histoires à sa poupée et c'est comme cela qu'elle est devenue romancière. Mais Léo ne s'en soucie guère. Il ne sait pas encore ce qu'il veut faire quand il sera encore plus grand que maintenant car il a tout de même deux ans.
Alors il laisse Martin sur la chaise cannelée de la chambre de Mamie et il s'en va résolument avec Papi voir les poules du poulailler, Fanfan et Tulipe qui pondent de si bons œufs pour que l'on cuise des gâteaux à la fleur d'oranger.
Ensuite, fatigué, Léo s'endort et rêve qu'il se promène avec un grand ours brun dans la forêt. L’ours trouve du miel et tous deux s'en régalent.
Demain matin, il en mangera au petit déjeuner et l'avatar de l'ours restera dans la forêt pour en goûter tous les parfums.
A bientôt, Ours Martin !