lundi 31 août 2020

A l'ombre d'un grand chêne

 



A l’ombre d’un grand chêne millénaire, fidèle à sa légende, Johnny s’étire et grandit, puis il s’enracine.

Épousant le mythe du roi Arthur dans la fascinante forêt de Brocéliande où courent les korrigans, Johnny prépare une table ronde digne de lui et de ses amis.

Une guitare en or massif marque sa place centrale et autour de lui, ses amis,  représentés qui par une baguette de chef d’orchestre, qui par un harmonica d’argent incrusté de pierreries et qui encore par un ukulélé ou un banjo, chevaliers du rock, viennent offrir leur concours pour la présentation d’un album nouveau.

On attend des paroliers des compositeurs et dans cette attente, Johnny écoute le murmure du vent dans les saules pleureurs, les magnolias et les lagerstroemias. Sa main burinée, tatouée et baguée marque le rythme d’une chanson inédite, à la gloire de l’harmonie du monde.

Des éclats de soleil, d’obsidienne, de quartz et des bois flottants d’ébène et de bois de rose charrient les notes magiques de chants qu’il faudra capter à la source magique qui devient ruisseau et fontaine jaillissant au son de la flûte du dieu Pan qui supervise l’éternelle beauté de la musique éternelle, cascadant en notes d’amour.

samedi 29 août 2020

Joyaux de l'océan

 



Jade et Joy , mes joyaux venus de pays lointains qui sont chers à mon cœur, vous êtes mes anges et vous avez enchanté les dernières années de ma vie.

Tout ce que je n’ai pas eu, présence paternelle, amour de deux parents complices dans l’art d’aimer, je vous l’ai offert à l’unisson de la belle Laeticia, dernière épouse chérie, ma muse, mon inspiratrice, le lien qui m’unit au ciel de la création et aux concerts fabuleux que mes amis et moi avons conçu pour répondre à l’amour sans faille de ceux qui, durant toute leur vie, ont aimé en Johnny la magie sublimée de leur vie, parfois empreinte de grisaille voire de malheur !

Jade et Joy, mes chéries, vous m’avez rendu au centuple l’amour dont je vous ait fait cadeau pour réparer une enfance brisée, celle que connurent, avec des variantes, Charlie Chaplin, Maurice Chevalier et Edith Piaf !

J’aurais voulu vous tenir compagnie plus longtemps mais l’une des trois Parques, Atropos a coupé le fil de ma destinée et j’ai dû partir vers les royaumes inconnus où vous me retrouverez plus tard, le plus tard possible car vous, mes joyaux de l’océan, j’espère que vous connaîtrez de grands bonheurs !

Ma grande fille, Laura qui a hérité de moi présence, beauté, regard fauve et étincelant, sourire énigmatique, prend son essor en interprétant un grand rôle de révoltée, La Garçonne.

Elle vous tendra la main si vous souhaitez réussir dans le difficile métier de comédien ou de chanteur.

David, votre grand frère aura à cœur de vous épauler si besoin est et par amour de moi, Sang pour Sang et de vous, mes perles océanes, mes filles, venues du pays des rizières et des îles de beauté.

Je reviendrai vous voir dans des rêves créateurs et j’enverrai les anges qui m’ont préservé durant toute ma vie, donnant à mon destin l’or et les pierreries qui m’avaient été ôtés après ma naissance.

Le drakkar du rêve vous apparaîtra où que vous soyez et les derniers guerriers de ma garde royale vous préserveront de tous les chagrins qui pourraient vous atteindre.

Jade et Joy, mes joyaux de l’océan, sachez que je vous aime et que je veille sur vous !

 

mercredi 26 août 2020

Geronimo

 



Doté d’une mystérieuse beauté, Johnny nous apparaît parfois, au détour d’une photographie, semblable à un légendaire chaman, comme Geronimo chez les Apaches.

Surnommé Homme-Médecine ou l’Astucieux chez les siens, Geronimo a déjoué tous les pièges qui lui étaient tendus et il peut apparaître comme la version apache d’Ulysse, l’homme aux mille ruses qui revint dans son île au terme d’un long voyage qui vit mourir tous ses guerriers.

De la même manière, Johnny a gagné mille fois un dur combat contre la maladie et il nous a fait douter de sa mort tant elle nous semblait improbable !

On savait qu’il travaillait, entre deux soins, à de nouvelles chansons et il a espéré jusqu’à son dernier souffle de pouvoir revenir encore sur scène, ou du moins dans un studio d’enregistrement !

Je l’imagine, arrivant parmi les siens sur un fictif sentier de la guerre, entonnant un chant qui aurait pu s’intituler Geronimo !

Véritable pendant à Gabrielle, cette chanson qui n’existe que dans mon imagination, martelée par les tambours de guerre parmi les cracheurs de feu, aurait eu une résonance victorieuse car si les Apaches ont finalement été vaincus, ils l’ont été par des moyens techniques supérieurs aux leurs et ils caracolent toujours dans notre imaginaire comme Johnny et sa légende dans les vastes plaines gardées par les aigles et les loups !

Poudre de riz et vieilles dentelles

 



Jeune et emballée depuis toujours par la poésie, j’ai adhéré à un cercle valenciennois baptisé pompeusement Cénacle Jehan Froissart, en référence à l’illustre biographe historien natif de cette ville qui recèle un immense trésor, La Cantilène de Sainte Eulalie, premier texte poétique écrit en langue française, la coutume consistant, à l’époque , à utiliser le latin pour tous les documents de qualité.

Le président du cercle, Jean Dauby, professeur émérite d’Anglais, le créateur du groupe, succédait, pour la présidence, à l’ineffable Doris Natali, poète classique maniant l’alexandrin avec une aisance fabuleuse.

Doris que je n’ai jamais vue mais qui est la personne avec qui j’ai développé une immense correspondance, était partie vivre en Corse du fait de la mutation de son mari.

Les réunions avaient lieu une fois par mois et Jean Dauby avait instauré un rituel immuable.

Il nous lisait une longue lettre de Doris qui disait à quel point nous lui manquions et elle se livrait à un panel d’anecdotes dans le style de Madame de Sévigné.

Ensuite, il distribuait la parole et comme j’étais la dernière venue, j’intervenais lorsque les stars, notamment Constant Ruffin et sa fille Florence, remarquable poète, s’étaient exprimées.

Par la suite, j’eus droit à plus d’égards, Doris m’ayant donné sa voix pour participer aux votes prépondérants.

Un jour, Jean nous présenta deux messieurs, fervents adorateurs de la poésie qui, de surcroît avaient des titres ronflants. Ils ne voulurent pas prendre la parole et semblèrent intéressés par notre réunion au vu des notes qu’ils prenaient.

Or, le mois suivant, il y eut un coup de tonnerre : sourcils froncés, Jean nous lut un article empoisonné écrit par les deux traîtres qui était paru dans un journal régional de renom sous le titre de Poudre de riz et vieilles dentelles.

Ils faisaient des gorges chaudes en évoquant la lecture épistolaire de Doris, détournant ainsi ironiquement le titre de la pièce à succès Arsenic et vieilles dentelles que ma mère affectionnait.

Leur style était corrosif mais excellent et je dus réprimer un sourire car effectivement, un œil avisé pouvait nous voir ainsi, démodés et un peu ridicules.

A dater de ce jour, Jean cessa de lire la lettre de Doris et la fit passer pour une lecture silencieuse et avec notre accord, il changea le mot cénacle en cercle, plus ouvert sur le monde.

Néanmoins la hiérarchie ne disparut pas.

Mon départ pour la Bretagne m’évita une rupture avec le cercle.

Ce fut une belle rencontre qui me permit d’avancer dans la recherche d’un style qui soit conforme à ma façon d’appréhender le monde.

Par la suite, J’eus la chance de rencontrer Eugène Guillevic et de lui plaire.

J’ai gardé quelques-unes de ses lettres, des phrases concises sur papier bleu avec un en-tête charmant : Madame Amie.

Aujourd’hui, je me contente d’écrire au jour le jour la saga de ma vie qui s’effeuille comme les roses de Ronsard, avec feu ou en tapinois mais toujours, du moins je l’espère, avec un parfum associé à l’amour !

mardi 25 août 2020

A l'ombre des cerisiers en fleurs

 

A l'ombre des cerisiers en fleur Du Chat botté à Peter Pan, de Clochette à la gentille Marraine, mais aussi de Mira, la petite goutte de rosée à Capucine, la princesse Etoile, ils nous invitent tous à partager leur tristesse et leurs aventures, leur bonheur éclatant et leurs joies étincelantes. A l’ombre des cerisiers en fleurs, on voyage de pages en pages, de fleurs en fleurs, de pays en pays. On butine, on virevolte, on se laisse porter, sachant toujours que notre prochain refuge sera encore plus beau, plus riche en aventures et en sentiments que le précédent ! Chaque conte est une ballade dans un monde enchanteur, un moment d’évasion, une parenthèse merveilleuse qui nous ramène aux temps de notre enfance, où l’impossible, l’inimaginable était à portée de main. C’est ce que parvient à faire Marguerite-Marie Roze avec beaucoup de délicatesse et de talent : elle recrée des souvenirs, réinvente des personnages avec lesquels nous avons grandi, et forge le futur de nos propres enfants. Le tout grâce à des histoires toujours pleines de magie, d’amour, de risques, de dépassements de soi et de passion. De quoi donner naissance à de nouveaux rêves…

lundi 24 août 2020

Le bracelet d'argent

 


J’ai mis mon bracelet d’argent, enfilé ma robe de lumière, chaussé mes ballerines et j’ai couru vers la rivière en espérant y trouver un génie souriant, un enfant endormi dans un berceau d’osier, un couple de cygnes glissant au fil du courant parmi les nénuphars, quelque chose qui donne un sens à ma vie mais c’est une sirène qui est venue à moi.

Sa jolie robe d’écailles couleur émeraude étincelait et prenait une forme voluptueuse du fait de la présence d’une parure qui était assortie à mon bracelet de naissance, agrandi d’année en année par des anneaux supplémentaires, alourdis de pampilles dorées et de roses turquoise.

Elle s’est mise à chanter et je l’ai suivie en nageant jusqu’à une grotte où nous nous sommes reposées.

De petits génies des eaux nous ont servi des mets délicats et des ondines se sont mises à danser au son de l’ukulele.

Ensuite, nous nous sommes allongées sur un lit de feuillage et nous avons dormi jusqu’à ce que le génie de la rivière apparaisse dans toute sa beauté.

Alors la sirène a plongé dans la rivière après m’avoir laissé son beau collier d’argent et j’ai succombé au charme du génie dont je suis devenue l’épouse pour l’éternité !