lundi 10 août 2020

La fiancée de Peter Pan

 


Lassé de devoir sans cesse calmer les humeurs jalouses de Wendy, Lily la Tigresse et la Fée Clochette, de toutes la plus acharnée à vouloir être la seule aimée, Peter Pan fit savoir à la ronde qu’il avait une fiancée et qu’il devait se rendre dans son royaume pour officialiser leur union.

«  Comment est-ce possible, dit Clochette. Que vont devenir les enfants perdus ? »

Wendy prétendit avoir un moucheron dans l’œil pour cacher une larme et prétexta des travaux urgents pour regagner sa chambre londonienne.

Quant à Lily la Tigresse, elle se sentit mortifiée et déclara vouloir s’unir à Plume d’Aigle qui lui faisait une cour assidue, demeurée vaine jusqu’à présent.

Poursuivi par la rancune de ses admiratrices, Peter Pan s’envola pour un royaume imaginaire, celui de Mortefontaine qui attendait, aux dires de toutes les fées de son entourage, un enchanteur.

Mortefontaine portait bien son nom car la margelle d’un puits destiné à embellir un jardin d’amour était passée du marbre rose à la pierre de briques noires porteuse de maléfices.

Que n’es-tu à mes côtés, chère Clochette, murmura Peter et soudain, ô miracle, elle apparut dans toute sa splendeur.

Elle s’était décidée à accompagner son prince et s’était dissimulée dans sa chevelure.

De ses pieds ailés, elle effleura la margelle qui retrouva sa beauté initiale.

S’attendant à quelque sortilège dont elle serait exclue, Clochette créa une bulle à sa taille au sommet d’un arbre d’or et c’est alors qu’elle s’était retirée qu’apparut la plus belle des princesses.

Elle tenait une rose à la main et elle était vêtue avec beaucoup d’élégance et d’apparat.

« Mon cœur bat à vous voir si belle, ma mie, lui dit galamment Peter » et il lui offrit son bras.

Ils parcoururent quelques lieues et parvinrent au pied d’un beau château qui fleurait bon l’aventure d’amour.

Le couple reçut un accueil digne de son rang et s’installa dans un boudoir charmant, rose et or.

On servit du thé parfumé et des muffins puis violonistes et danseurs interprétèrent des airs irlandais avec vigueur et talent.

Silvia, la jolie princesse, mit sa main gantée de blanc dans celle, rugueuse et chaude de Peter Pan puis elle posa sa jolie tête sur son épaule.

Ils s’endormirent sur le sofa et passèrent une nuit féerique, pleine d’enchantements.

Le lendemain, au réveil, Peter était seul et il se trouvait appuyé sur la margelle du puits.

Clochette se posa sur son épaule et tous deux repartirent pour le royaume des enfants perdus.

Imaginez la fête que l’on donna à leur retour !

«  Mais où est donc votre fiancée » ? dit l’un des enfants.

« Je l’ai trouvée et perdue aussitôt » répondit Peter et je crois que son message était clair : elle me rendait à vous qui avez tant besoin de moi !

« Tu ne crois pas si bien dire, grommela le Capitaine Crochet qui suivait toutes les évolutions de son ennemi en vidéo. Monsieur Mouche, trouvez-moi tout de suite un stratagème pour capturer Silvia, la jolie fiancée afin d’attirer ce maudit Peter et le prendre à la glu comme on le fait pour les oiseaux.

Puisqu’il veut voler, réservons-lui le châtiment de ses compères.

Mais Sylvia qui était l’avatar d’une tourterelle, lui adressa un message moqueur : Quand tu pourras voler, tu pourras me capturer, et elle disparut dans le ciel, se réfugiant dans un univers parallèle où elle attendrait patiemment que le prince Peter ait suffisamment grandi pour pouvoir la rejoindre et connaître enfin le grand amour !

 

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