samedi 22 août 2020

Cendrillon de nos amours

 


Comme elle était belle, la Cendrillon de notre enfance, avec ses pantoufles de vair, sa robe de princesse, ses bijoux et sa coiffure de rêve !

Rien d’étonnant à ce que le prince ne tombe amoureux de la belle inconnue, apparue dans un bal destiné à lui faire rencontrer l’amour !

Que de péripéties autour de la pantoufle perdue pour échapper à la métamorphose du carrosse en citrouille et de la toilette somptueuse en guenilles !

Que cachent ces petits pieds dont personne, à l’exception de Cendrillon, ne peut revendiquer l’exceptionnelle beauté ? Tout simplement l’origine chinoise du conte tant il est vrai qu’en Chine, à une certaine époque, il était de bon ton que les jeunes beautés gravitant dans les milieux aisés voire nobles ou impériaux aient des pieds de poupée. Pour parvenir à ce résultat, on bandait ces membres destinés à la marche, comprimant ainsi et tassant les os des petites filles jusqu’à provoquer des évanouissements et des souffrances inouïes dont le résultat était une infirmité reconnue pour une délicatesse !

Le roman de Pearl Buck Vent d’est vent d’ouest traite ce sujet avec beaucoup de réalisme de même que La Terre Chinoise qui me fit battre le cœur dans mon adolescence, révélant une palette de personnages criant de vérité.

Plus âgées, leur beauté fanée, ces femmes ne pouvaient plus marcher et il ne restait de leurs amours qu’un éventail brisé !

Que n’a-t-on infligé aux femmes pour leur offrir un soi-disant surcroît de beauté ?

Crinolines, corsets, blanc de céruse qui provoquait de graves allergies…Instruments de torture ou produits néfastes à contrecourant de la nature, toutes ces inventions ne pouvaient être que masculines jusqu’à ce que des esprits éclairés comme le couturier Paul Poiret délivrent les femmes de ces carcans.

Aujourd’hui, il nous reste le maquillage à base de graisse de baleine et des courants de mode qui font fi de la santé, à l’origine de l’anorexie et autres maladies provoquant parfois une mort prématurée.

Belle d’un jour belle de toujours devrait être la devise féminine impliquant la pérennité de l’éclosion des roses et leur exigence d’amour !

Cendrillon pivote sur ses talons et nous renvoie à notre enfance candide et ses décors de conte de fée dans un jardin où abondent les pivoines venues de Chine et les cerisiers en fleurs !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire