lundi 17 août 2020

Chez Colombine

 


Pour canaliser les ardeurs frivoles de Colombine, Pierrot a entrepris la création d’un espace culturel et gourmand à son image «  Chez Colombine » où l’on trouverait à la fois de quoi apaiser corps et âme en un bouquet composé.

Marianne, Fabien, Georgio et Gwendoline sont venus à la rescousse pour transformer une guinguette défraîchie «  Au Tourlourou » en un lieu poétique, charmant et gai.

La restauration achevée, Pierrot a inspecté les lieux, tâchant d’imaginer la réaction de Colombine.

Sur le seuil de la porte à doubles battants, on était frappé par la blancheur de l’ensemble, à l’image lunaire de Pierrot.

Une éblouissante clarté au premier coup d’œil !

Tables et chaises étaient disposées harmonieusement et le bar avait un design particulier en forme de mandoline.

Au fond de la pièce, un rideau de velours cramoisi dévoilait une fois tiré, un petit théâtre avec estrade et fauteuils confortables.

Sur les côtés, il y avait des pièces équipées où des brigades pouvaient élaborer des mets et des boissons aux saveurs variées, pouvant plaire à un public très large.

Les enfants n’étaient pas oubliés : une salle de jeux irrésistible et meublée de poufs et tables adaptées à différentes tailles, donnait l’impression de pénétrer dans la maison des Trois Ours chez Boucle d’Or.

Il ne manquait plus à présent que le personnage principal, Colombine !

Or elle demeurait introuvable !

Pierrot composa des chansons d’amour et alla les chanter sous les fenêtres des maisons que Colombine avait habitées.

Il se dispensa sans relâche et finalement, il la trouva juste à temps pour l’ouverture de l’espace délicieux conçu à son image.

On organisa une grande fête.

Il y aurait une représentation théâtrale suivie d’un bal qui ressemblerait à celui qui est décrit dans Le Grand Meaulnes.

Tout le monde serait costumé et des groupes musicaux se succéderaient dans un ordre étudié pour aller crescendo.

Colombine n’eut pas besoin d’un costume particulier car le sien avait traversé les âges sans jamais prendre une ride.

On décida d’oublier Arlequin puisqu’il jouait toujours les trouble-fête et qu’il était la cause première de la frivolité de Colombine.

Chez Colombine, le clou du spectacle fut orchestré par des gitans. Ils jouèrent si bien que l’on crut que le grand Django Reinhardt était revenu sur terre pour enchanter clients et spectateurs.

La fête fut si belle que Colombine éprouva enfin un sentiment proche de l’amour pour son fidèle Pierrot et qu’elle décida de rester à ses côtés et d’élever les enfants qui naîtraient de leur union.

Elle murmura quelques mots à l’oreille de Pierrot et elle lui jura de devenir le cœur ardent du lieu magique qu’il avait créé pour elle !

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